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Castrol et BP : ça baigne dans l’huile !

La fusion des sociétés BP et Castrol, personne n’en parle. Pourtant elle occupe largement les équipes CFDT, ou plutôt la nouvelle équipe CFDT car la première étape de l’harmonisation a été de coordonner les militants issus des deux groupes.

La fusion des sociétés BP et Castrol, personne n’en parle. Pourtant elle occupe largement les équipes CFDT, ou plutôt la nouvelle équipe CFDT car la première étape de l’harmonisation a été de coordonner les militants issus des deux groupes. C’est une opération plus que réussie aujourd’hui et de cette fusion est née une vraie dynamique de travail syndical. Nous avons rencontré trois animateurs du collectif, Sévillane Lambret (BP), Nicole Lebret (Castrol), Alain Roux (BP), pour faire le point sur l’harmonisation.

FCE Mag : Une fusion est toujours un dossier redoutable pour les équipes syndicales. Choc des cultures, harmonisation, etc. Chez BP/Castrol cela ne semble pas un problème. Qu’en est-il réellement ?

Sévillane : Ce dossier a été un gros morceau qui a demandé beaucoup de travail et il n’est pas fini. Il a simplement été décidé de le prendre par parties. Aujourd’hui, nous avons négocié l’harmonisation des statuts et nous pouvons dire qu’elle s’est réalisée par le haut. Ce travail a pris six mois de négociations ! Le regroupement des salariés dans une même structure juridique n’étant pas envisageable, nous avons négocié aussi la mise en place d’une Unité économique et sociale. A cette occasion, nous avons obtenu l’augmentation de la contribution des œuvres sociales : elle passe de 1,38 % chez BP et 0,75 % chez Castrol à 1,5 % dans la nouvelle entité. La représentation des salariés sera, elle aussi, améliorée avec un quota de un représentant pour 100 salariés. Dans la situation actuelle cela fait onze élus. Il y aura également un délégué syndical par entité et un délégué syndical central.

FCE Mag : Quel est le poids de la CFDT dans le groupe Castrol/BP ?

Nicole Lebret : J’arrive de Castrol et nous n’avions qu’une faible représentativité, mais chez BP les résultats frôlent les 45 %.

Alain Roux : Sur 14 élus au comité d’entreprise, 8 sont CFDT. Nous ne nous contenterons pas pour autant de ce résultat, notre objectif reste le développement et l’adhésion. Pour atteindre cet objectif nous devons montrer ce que nous sommes : une équipe unie, variée, cohérente et communicante.

Personnellement, j’ai en charge la formation syndicale de l’équipe, en fonction de leurs mandats et des dossiers qu’ils ont en charge, des formations syndicales leur sont proposées pour qu’ils soient à l’aise dans leur mission.

FCE Mag : BP/Castrol est aussi partie prenante dans des GIE (groupement d’intérêt économique) avec d’autres pétroliers, notamment sur les aéroports. Comment réglez-vous la représentation du personnel et la prise en compte de la sécurité ?

Alain : La volonté de l’équipe CFDT est de développer, au-delà du Code du travail, des instances de représentation du personnel qui « collent » le plus possible aux réalités de l’entreprise. Aussi, nous avons effectivement décidé d’innover. Les avitailleurs sont des salariés BP détachés dans un GIE. De par la loi, leurs délégués du personnel ne sont représentatifs qu’au niveau du GIE, et si leurs problèmes sont liés à leur employeur (BP), ils n’ont aucune instance pour en débattre. Nous avons obtenu la création d’une instance représentative du personnel au niveau de BP, dans laquelle les représentants pourront déposer leurs revendications et obtenir des réponses. Sur le siège de Cergy, ce sera une délégation du personnel et un CHSCT de site regroupant les deux sociétés. Concernant l’usine de Perronne, établissement Seveso, nous avons obtenu un CHSCT par élection directe, ce qui répond à une revendication CFDT.

FCE Mag : Etes-vous compris des salariés, et les autres organisations syndicales sont-elles associées à cette démarche ?

Sévillane : Concernant les salariés, oui totalement. Les résultats électoraux et le développement des adhésions le prouvent. Bien que les accords aient été signés par les cinq organisations syndicales, nos relations avec certaines sont parfois houleuses ! Nous essayons de tenir informés nos adhérents de l’avancement des négociations, ce qui nous permet d’avoir des relais dans toute l’entreprise. Pour les membres de la section, proposer l’adhésion est devenu un acte naturel pour chacun de nous.

FCE Mag : Que reste-il encore à faire ?

Nicole : Harmoniser l’intéressement et la participation, négocier un accord de droit syndical seront les prochains dossiers. La CFDT voudrait obtenir que l’accord de participation englobe l’ensemble des entreprises du groupe, quel que soit leur statut. Pour nous, les bénéfices au niveau d’un groupe sont générés par l’ensemble des sociétés, mères et filiales, et il serait normal que tous les salariés en aient le bénéfice. La direction ne veut pas en entendre parler, elle ne veut pas se mettre en porte-à-faux avec les autres groupes pétroliers…

FCE Mag : Sévillane, quelles perspectives pour l’avenir ?

Sévillane : Deux objectifs : établir une liaison plus étroite avec le site et développer des relations européennes de qualité. Dans un groupe comme BP/Castrol, les décisions sont maintenant prises à ce niveau. Il faut donc renforcer notre projet syndical européen sous l’égide de l’Emcef.

FCE Mag : Merci de nous avoir reçus. Bon développement et bon courage !

Castrol en France

Castrol en France est connu pour son huile conditionnée en bidon à Sotteville-lès-Rouen. Suite à une tentative avortée de mise en commun de sa branche lubrifiant avec Mobil, BP fusionne avec Castrol. Cette fusion entraîne la concentration des moyens de conditionnement des huiles et la fermeture de l’usine Castrol de Sotteville-lès-Rouen. Malgré la volonté de modernisation qui avait toujours prévalu pour sa direction, sa capacité de traitement était très inférieure aux autres sites concurrents. L’équipe CFDT a obtenu que le plan social soit aligné avec ceux établis précédemment chez BP France.

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