Un grave accident chimique s’est produit dans l’entreprise Repol à Issoire dans le Puy-de-Dôme fin juillet. Trois salariés ont été grièvement brûlés dans l’explosion. L’un deux est décédé une semaine plus tard. Les deux autres sont toujours dans un état très critique.
Cette entreprise de 25 salariés, dont la moitié est en CDD ou en intérim, est spécialisée dans le recyclage de bouteille en plastique en mousse de polyuréthanne, process unique en France élaboré dans une petite usine de quatre salariés proche de Clermont-Ferrand. Depuis le début de l’année 2000, quatre explosions sans incidences notables ont rythmé la vie de l’entreprise et inquiété fortement les salariés. Certains intérimaires n’ont pas voulu continuer à travailler dans cette entreprise par crainte d’une atteinte à leur santé.
Cette entreprise, soumise à autorisation, n’a jamais organisé d’élections professionnelles, ni demandé la mise en place d’un CHSCT, ce qui aurait permis d’intervenir lors de la première explosion afin d’identifier les risques auxquels étaient soumis les salariés. Cela aurait facilité le dialogue social et cordonné les différentes enquêtes (inspecteur du travail, CRPJ, Drire) en cours, car à l’heure actuelle nous ne connaissons pas encore les causes réelles de l’explosion du 29 juillet 2002, ni celles des précédentes explosions.
Le syndicat Auvergne-Limousin, informé de ce malheureux accident, a aussitôt pris contact avec des salariés afin d’intervenir dans leur intérêt, et demander que toute la lumière soit faite. Des contacts réguliers ont lieu entre le syndicat, l’employeur du travail, la Drire, les Assedic, car l’employeur, n’étant plus en mesure de fabriquer son produit, a décidé de fermer l’entreprise et de licencier tout le personnel de fabrication, soit douze personnes. Le syndicat s’est d’ores et déjà porté partie civile afin d’avoir accès au dossier, en accord avec les salariés qui ont adhéré depuis.
Dans le cadre de l’accord « santé au travail », le syndicat chimie énergie Auvergne-Limousin pèsera fortement sur les prochaines négociations qui doivent avoir lieu au niveau régional pour la mise en place de l’observatoire régional « Santé au travail ».
Cet accident survenu dans une petite entreprise dépourvue de toute représentation du personnel, et dont les relations sociales sont inexistantes, ne doit pas être un cas isolé dans nos branches. Le syndicat Auvergne-Limousin, par l’action qu’il mène sur cette affaire, veut aussi étoffer le dossier sur les risques professionnels afin que de tels drames ne se reproduisent plus et ne soient pas une fatalité.