La Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad) a été chargée par la Commission locale d’information (CLI) de la centrale nucléaire du Blayais d’une étude critique de juin 2001 à septembre 2002 de l’évaluation de l’impact radiologique et radio-écologique du CNPE du Blayais sur son environnement proche.
L’étude reconnaît qu’EDF a fait des progrès significatifs depuis 10 ans dans la gestion des rejets radioactifs, et que certains éléments sont difficiles à piéger, donc à mesurer. Il s’agit de produits dits d’activation comme le tritium, le carbone 14, le nickel 63 (liste non exhaustive). Néanmoins, elle épingle l’entreprise sur l’insuffisance de la caractérisation radio-chimique des effluents. Elle estime qu’EDF ne comptabilise pas tous les radio-nucléides présents dans les cœurs des réacteurs.
Pour la CFDT, cette question posée mérite qu’EDF s’explique de manière transparente sur l’impact environnemental de ses centrales nucléaires. L’exploitant nucléaire possède-t-il les connaissances, les moyens de mesures opérationnels dans les centrales pour faire l’inventaire le plus large possible des substances rejetées ? Le public est à juste titre sensible à ces questions. Ne pas y répondre ferait passer EDF pour la grande muette.
D’autres insuffisances sont pointées comme les doses subies par les riverains, en particulier dans les domaines liés aux rejets liquides et gazeux, aux transports de matières radioactives et de combustibles usés. La Criirad critique les contrôles portant sur l’environnement.
La CFDT porte une attention particulière aux questions touchant à la sûreté, la radioprotection, la santé des travailleurs et de la population. EDF doit poursuivre sa progression dans ces domaines. La certification Iso 14001 que chaque unité cherche à atteindre peut y contribuer. Mais cela ne suffira pas, car les évolutions en termes d’autorisation de rejets des centrales sortent du cadre de cette norme. Ces domaines relèvent du pouvoir régalien de l’Etat.
D’aucuns dans l’entreprise pourraient se laisser aller à balayer d’un revers de main l’expression de la Criirad, prétextant qu’elle ne fait pas partie du panel des organismes scientifiques officiels. Cette attitude de repli peut-être mal perçue par le public et amènerait de la suspicion inutile. La CFDT ne fera pas ce choix. Nous pensons que tout ce qui peut contribuer au débat, à l’information la plus large en toute transparence scientifique, pour le progrès de la connaissance, est bon pour notre démocratie. Toute dose subie est dangereuse. Le nier correspondrait à développer une culture de banalisation du risque. Souvenons-nous de la question de l’amiante.