La négociation du nouvel accord de classifications prend le chemin de l’impasse. Les fédérations syndicales et les employeurs expriment des points que rien ne semble rapprocher. L’accord de classification date de 1979. Il a vieilli et tout le monde s’accorde pour affirmer qu’il ne répond plus aux besoins. Aujourd’hui, la reconnaissance des responsabilités, de l’initiative et de l’emploi réellement exercé est de la seule autorité de la hiérarchie qui fait comme elle veut. Pour le mieux pour les uns, à la tête du client pour les autres. C’est pour cela que la CFDT a mis toute son énergie dans la négociation d’une nouvelle grille de classification pour mettre fin à cette situation.
Afin de prendre en compte la totalité des activités et responsabilités liées à l’emploi exercé, une grille à critères classants a été négociée avec des nouveaux coefficients. C’est là qu’interviennent les questions liées à la prime d’ancienneté. Les patrons proposent que son calcul soit revu. Son montant serait désormais proportionnel au salaire réel de l’intéressé. Ainsi, à coefficient égal, la prime serait d’autant plus forte que le salaire est élevé. La CFDT s’est opposée à ce principe, d’autant que les patrons revoyaient à la baisse les pourcentages actuellement en vigueur (par exemple, pour 3 ans d’ancienneté, on passerait de 3 % à 2,25 %). Les premières discussions et premiers projets mettaient en avant la création de commissions paritaires de suivi de l’application de l’accord dans tous les établissements. Au fil des discussions, les patrons sont passés de la notion d’établissement à celle d’entreprise, tout en voulant dispenser les entreprises de 20 salariés et moins de cette commission.
Au cours de la réunion du 5 décembre, la CFDT a permis de passer le seuil à 10 salariés et moins. Un module de formation pour les membres des commissions est prévu. Selon la fédération de la plasturgie, le guide détaillé d’application est en cours de rédaction, mais n’a pas été présenté. Les patrons ont décidé de passer de 21 à 13 coefficients tandis que les organisations syndicales considèrent ce nombre comme insuffisant. Quant aux diplômes professionnels, les patrons refusent qu’ils déclenchent l’attribution d’un coefficient (seuil d’accès) aux salariés titulaires des diplômes considérés. La CFDT va continuer d’agir pour qu’un accord soit trouvé, mais, devant une délégation patronale particulièrement obtuse, cette perspective semble s’éloigner de jour en jour.