« Enrichissez-vous ! ». La Chine, en pleine mutation, met le slogan Deng Xiaoping en pratique. Ce faisant, les inégalités se creusent
et la précarité explose.
La Chine n’est pas à proprement parler à nos frontières, mais son importance ne peut échapper à personne. Jacques Khéliff s’est rendu à Pékin et à Shanghaï en compagnie d’Hubertus Schmoldt président de notre homologue allemand l’IGBCE et de l’Emcef notre fédération européenne. La délégation était composée également de Manfred Warda et de Bernd Leibfried respectivement responsable du département international et du département communication de l’IGBCE.
Cette visite en Chine faisait suite à la venue à Paris d’une première délégation syndicale de la fédération chinoise de la chimie et de l’énergie.
Un effort de modernisation
Le contact avec Pékin révèle immédiatement l’ampleur de l’effort de modernisation entrepris par la Chine. Les immeubles dont le modernisme n’a rien à envier aux grandes métropoles occidentales sont nombreux et la ville qui compte 50 grands chantiers est en travaux à peu près partout. Il devient d’ailleurs difficile de retrouver ce qui subsiste de l’habitat ancien ce qui est sans aucun doute regrettable.
Le choc est encore plus grand à Shanghaï, ville dont la mutation a commencé en 1990. A ce jour 3 000 tours souvent impressionnantes de hauteur et de modernité et sur cette période, c’est l’équivalent de 40 fois la Défense qui a été bâti.
Le slogan, « Enrichissez-vous », lancé en 1992 par Deng Xiaoping a manifestement été entendu. C’est tout le pays qui est en pleine mutation et l’engouement des grands groupes occidentaux pour ce pays s’explique aisément. Mais l’écart entre régions côtières urbanisées et provinces de l’intérieur ne cesse de s’accroître.
Le pouvoir d’achat a nettement progressé, mais là aussi les inégalités se creusent et la précarité explose. Les entreprises européennes implantées en Chine apparaissent dans ce cadre sous un angle plutôt favorable. Les conditions de travail et les règles de sécurité se réfèrent aux standards pratiqués dans nos pays et les réalités telles que nous avons pu les constater et en échanger avec les syndicalistes d’entreprise semblent correspondre.
Mais nul doute que bien des différences existent qui appelleraient des avancées urgentes et certains problèmes sont difficilement acceptables. Ainsi, la démocratie et les libertés ont de grands progrès à faire pour atteindre nos réalités et cela ne peut être occulté.
Des échanges syndicaux
Reste que la Chine a jusque-là mieux maîtrisé son entrée dans l’économie de marché que l’ex-URSS, et que la marche progressive, tout insatisfaisante qu’elle soit, est peut-être la plus sûre. Dans ce cadre, la multiplication des échanges syndicaux est une voie d’actions que nous empruntons.
Un nouveau groupe de responsables syndicaux chinois sera bientôt en France et nous l’accueillerons avec la volonté de rapprocher les compréhensions mutuelles pour préparer l’avenir.