Des conséquences de la cession d’activités du groupe aux questions d’éthique en passant par la sécurité industrielle, le comité d’entreprise européen de TotalFinaElf œuvre sans relâche pour développer le dialogue social. Coup de projecteur sur quelques actions
Réunion extraordinaire le 20 novembre : TotalFinaElf projette de céder les peintures de Sigma Kalon au fonds d’investissement américain BAIN Capital. 10 000 salariés sont concernés, dont 9 000 en Europe.
Sur l’initiative de la CFDT, le comité européen (CoEE) exige des garanties sociales, et des engagements sur l’avenir industriel de ce pôle d’activités avant tout transfert.
La direction accepte un certain nombre de demandes devant permettre de limiter l’impact social de cette cession et protéger l’emploi des salariés. Une première pour un comité européen.
Enjeux stratégiques du groupe
Réunion annuelle du 21 novembre : le président Desmarest resitue les enjeux stratégiques du groupe et souligne :
• la place du Moyen-Orient au regard des réserves pétrolières mondiales et la pression exercée par les Etats-Unis sur l’Irak pour en avoir un meilleur contrôle. Le groupe compte bien se maintenir et se développer dans cette région,
• le bon positionnement en Europe des raffineries du groupe dont aucune n’est menacée de fermeture, malgré une conjoncture difficile. La marque Total deviendra prédominante.
La direction clairement affirme que le groupe poursuivra son programme de cessions d’activités dans la chimie, en atteste le projet de vente du pôle peinture.
700 millions d’euros par an sont consacrés aux dépenses de recherche dont les 3/4 pour la chimie, le quart restant est affecté aux activités pétrolières.
6 000 salariés sont employés dans la recherche qui a subi une réduction de 8 % de ses effectifs depuis la fusion.
L’économie et l’éthique
Malgré la mise en œuvre unilatérale par la direction d’un « code de bonne conduite », deux questions préoccupent le comité européen : la bonne gouvernance des entreprises du groupe et l’implication de TotalFinaElf en Birmanie.
Cette situation interroge le comité européen depuis sa création. Aussi, a-t-il demandé à la direction d’associer les organisations syndicales au niveau international pour aboutir à un contrat d’engagements du groupe sur son comportement éthique et social.
Vers une charte sociale en faveur de tous les salariés
Le CoEE veut aboutir à une charte sociale européenne innovante et durable pour :
• motiver les salariés et développer leur professionnalisme,
• protéger les intérêts des générations actuelles et futures en créant une éthique sociale durable,
• faire en sorte que la croissance du groupe s’accompagne de mesures sociales et d’un traitement équitable pour tous, quel que soit le pays
Sécurité industrielle
Après la catastrophe de Toulouse, il a été décidé un plan d’investissements de 500 millions d’euros pour améliorer la sécurité industrielle. Le comité européen a effectué une enquête auprès des CHSCT ou instances similaires chez TFE dans plusieurs pays d’Europe et rendu compte des premiers résultats. De nombreux points sont à améliorer :
• pour respecter les prérogatives de ces instances,
• améliorer la formation des salariés y compris des sociétés sous-traitantes,
• rechercher un meilleur équilibre entre sécurité, fiabilité et rentabilité.
L’objectif du comité européen est d’aboutir à une plate-forme applicable dans tous les pays renforçant ces instances spécifiques.
La sous-traitance
Le comité européen cherche à mieux appréhender les politiques de sous-traitance, sources de pertes de savoir-faire, de prises de risques accrus et qui contribuent à la dégradation des conditions de travail de l’ensemble des salariés. Un beau programme de travail pour 2003.
Le comité d’entreprise européen TotalFinaElf
Le comité d’entreprise européen TotalFinaElf a été créé en 2001 après accord entre la direction générale du groupe et la Fédération européenne mines chimie énergie (Emcef).
La CFDT au sein de l’Emcef a obtenu que les Européens (28) soient en plus grand nombre que les représentants français (22).
Le comité européen se réunit au moins une fois par an, et un bureau de liaison de douze membres deux fois par an. La CFDT assure la fonction du secrétaire. Le comité peut se faire assister par l’expert-comptable du comité de groupe.