Une fois saisie l’occasion de la journée internationale des femmes
pour manifester, l’enjeu est désormais de poursuivre sur la voie tracée.
La CFDT, fidèle à un engagement jamais démenti en faveur de l’émancipation des femmes a très tôt apporté son soutien à la marche emblématique des femmes du collectif « ni putes ni soumises ». La manifestation du 8 mars dernier a clôturé un formidable périple « pour l’égalité et contre les ghettos ». Elle restera dans les mémoires comme l’image d’un grand moment de solidarité. Solidarité entre les femmes : elles étaient nombreuses, issues de tous les milieux et de toutes les générations. Solidarité entre hommes et femmes : ils étaient beaucoup. Solidarité encore et pour une fois entre les villes et les banlieues.
Droit élémentaire d’exister
Ces banlieues aux cités tellement délabrées sont le théâtre de régressions sociales majeures ,et les situations dénoncées par les jeunes femmes du collectif ne laissent pas un syndicaliste CFDT indifférent. Lorsque cette régression atteint et touche le droit élémentaire d’exister en tant que femme, il y a danger. Danger en effet pour les fondements même de notre société lorsque celle-ci est guettée par la barbarie. C’est ce qui s’est produit à Vitry. Oui, la violence dénoncée a atteint son paroxysme lorsque Sohane a été brûlée vive par un garçon à qui elle résistait.
Cinq mesures concrètes
Pour l’heure, le succès de la manifestation du 8 mars 2003 a dépassé les espérances des organisatrices. Reçues à Matignon, elles ont proposé cinq mesures concrètes et prosaïques :
• la rédaction et la diffusion d’un guide national d’éducation au respect pour reconstruire sur cette base une nouvelle mixité,
• la mise en place de 100 hébergements d’urgence pour les femmes en difficulté,
• des dispositifs spécifiques d’accueil dans chaque commissariat pour les femmes victimes de violences, ainsi qu’une protection pour elles et leur famille,
• des sites pilotes qui seraient des points d’accueil, animés par des femmes formées à l’écoute et à la gestion des conflits,
• la tenue d’une université d’été des femmes des quartiers.
Les pouvoirs publics se sont engagés à financer et à diffuser, via l’Education nationale, le guide d’éducation au respect.
La collaboration de la CFDT avec le collectif « ni putes ni soumises » va se poursuivre. Au cours d’une rencontre entre Annie Thomas de la commission exécutive et Fadela Amamra présidente de la Maison des potes et initiatrice de la marche, trois pistes de travail ont d’ores et déjà été retenues : la laïcité, l’éducation et la place des femmes dans le monde du travail. Au-delà de l’utile et combien nécessaire dénonciation des faits et situations, c’est par nos actions et des actes concrets que nous les transformerons.
Actifs et solidaires
Partout, nous sommes femmes et hommes et concernés. Partout où nous serons sollicités, répondons présentes et présents actifs et solidaires pour l’émancipation et l’égalité.
Négocier pour faire aboutir nos revendications
Négocier pour faire aboutir nos revendications
en agissant sur :
• les embauches pour une meilleure mixité des emplois ;
• l’organisation et les conditions de travail pour l’accès à tous les emplois ;
• la formation professionnelle pour améliorer les qualifications et évolutions de carrière ;
• la validation des acquis de l’expérience pour permettre la promotion et la reconnaissance des compétences ;
• la durée et les contrats de travail pour améliorer la situation des plus précaires ;
• les qualifications, les critères d’attribution des primes et augmentations pour améliorer les rémunérations ;
• les critères d’ancienneté et de présence pour que la maternité et la parentalité ne soient plus un handicap;
• l’organisation du temps de travail pour une meilleure articulation des temps de vie.