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Cadres chez Michelin : une envie de s’exprimer

Les cadres de Michelin étaient réunis le 25 avril dernier au syndicat Auvergne-Limousin pour débattre des résultats de l’enquête CFDT « Le travail en questions (TEQ) : cadres, parlons-en ». Il ressort de cette rencontre le souhait des cadres d’exprimer leurs points de vue. Il est temps d’organiser les relations avec eux.

Les cadres de Michelin étaient réunis le 25 avril dernier au syndicat Auvergne-Limousin pour débattre des résultats de l’enquête CFDT « Le travail en questions (TEQ) : cadres, parlons-en ». Il ressort de cette rencontre le souhait des cadres d’exprimer leurs points de vue. Il est temps d’organiser les relations avec eux.

En répondant au questionnaire de la CFDT, les cadres de Clermont-Ferrand révèlent l’image de salariés fiers de leur entreprise, lucides des difficultés qu’ils rencontrent et partagés quant aux réponses à apporter. Intéressant !

En mars 2001 les salariés de l’entreprise Michelin étaient appelés à participer au référendum sur la question de la réduction du temps de travail. Avec un taux de participation de 95 %, les salariés manifestaient leur volonté de s’exprimer et ce, qu’ils soient ouvriers, agents de maîtrise ou cadres.

Pour le syndicat Auvergne-Limousin, il y avait là une opportunité : celle de participer à l’enquête nationale proposée par la CFDT « Le travail en questions : cadres, parlons-en » (voir encadré).

Les 1 700 questionnaires ont été remis aux intéressés et 264 ont pu être exploités en retour. Dans un premier temps, les réponses ont contribué à établir la synthèse de toutes les enquêtes. Un document de quinze pages présente une “photographie” construite autour de 6 500 réponses. Dans un second temps, une analyse spécifique des 264 réponses des cadres Michelin a été réalisée. C’est ce dernier travail qui a été présenté aux cadres invités par le syndicat à participer à la réunion organisée le 25 avril dernier.

Des clichés tenaces

Inviter des cadres à une réunion, l’idée n’était pas acquise d’avance pour la section syndicale qui ne compte pas de cadre en son sein. « Ce n’est pas faire entrer le loup dans la bergerie, souligne Alain délégué syndical, mais les clichés sont tenaces, et pour beaucoup de salariés il existe encore une réticence, une véritable frontière, voire un autre monde entre les cadres et les « autres ».

Durant près de deux heures une discussion s’est déroulée à partir de la synthèse des résultats Michelin (voir encadré). Ces résultats interrogent. Ils font réagir quand la mesure de l’investissement personnel dans le travail se lit sur un indicateur de « servitude volontaire ». Commentaires aussi, autour de Michelin : « entreprise paternaliste ou entreprise humaine ».

Savoir dire non

Quant à la durée du temps de travail librement gérée par chacun, elle a ouvert le débat sur l’équilibre temps de travail et vie privée, mais aussi sur la capacité de dire « non » quand la charge de travail devient trop pesante.

Au bout du compte, les deux heures se sont révélées trop courtes. Alors l’idée de renouveler ce type de rencontre est déjà dans la tête, d’autant que des thèmes de réflexion ont été proposés.

Pour Alain qui participe à la négociation sur les relations sociales au sein de la manufacture, cet échange avec les cadres souligne la nécessité de définir l’organisation de cette relation entre les délégués et les salariés car ces derniers expriment clairement leur volonté de donner leur avis sur les questions qui les concernent.

Les résultats Michelin
Interrogés sur le temps de travail, 6 % des cadres Michelin répondent qu’ils travaillent moins de 39 heures (ils sont 29 % dans l’enquête nationale), et 67 % déclarent travailler plus de 45 heures (contre 34 % dans l’enquête nationale). 53 % des cadres considèrent que leur temps de travail a augmenté au cours des deux ou trois dernières années.
Ils sont 70 % à ressentir une augmentation de la charge de travail, et 62 % déclarent que celle-ci n’est acceptable que si elle ne devient pas permanente.
92 % répondent avoir régulièrement un entretien d’évaluation avec leur hiérarchie et reconnaissent, à 62 % que cet entretien a un impact sur leur évolution de carrière. En revanche ils soulignent que la négociation d’une augmentation de salaire n’est possible que dans 16 % des cas.
Ils sont 82 % à préférer les augmentations individuelles et 21 % précisent qu’elles doivent être encadrées par des règles négociées par les organisations syndicales.
Quant à l’organisation syndicale, le cadre considère (à 69 %) qu’elle pourrait être un lieu d’échange et de proposition.
En synthèse, l’enquête montre une culture d’entreprise “maison” forte. La culture managériale, voulue par la direction semble bien acceptée par la majorité des cadres. Investis et attachés à l’entreprise, les cadres attendent d’être reconnus individuellement. Dans ce contexte, la place réservée aux syndicats reste donc modeste.

L’enquête
Tout au long de l’année 2002, les équipes de la CFDT ont rencontré des cadres de toutes les professions pour les interroger sur ce qui fait leur vie au travail. 6 500 cadres ont répondu. Menées à grande échelle, ces enquêtes permettent de mieux apprécier la réalité du travail et d’établir un véritable état des lieux autour d’un métier ou d’une catégorie professionnelle. « Il s’agit de mieux connaître les cadres afin de mieux les défendre » souligne Anousheh Karvar de Cadres-CFDT.
L’enquête « Cadres » structurée autour de plusieurs thèmes (organisation, temps et charge de travail, parcours professionnel, mobilité et organisations syndicales) montre plus précisément le travail des cadres, révèle les particularités hommes/femmes et permet d’enregistrer les demandes et les commentaires rédigés librement sur un espace « expression libre ».

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