Réunies aux Pays-Bas les 19 et 20 juin 2003, les organisations syndicales venues de toute l’Europe ont dressé le bilan d’activité de l’Emcef pour l’année écoulée. A la veille de l’élargissement de l’Union européenne, l’assemblée générale a précisé ses priorités. La FCE y était.
A Noordwijkerhout, à quelques dizaines de kilomètres d’Amsterdam, 130 délégués venus de plus de 20 pays ont été accueillis par la FNV Bondegenoten, fédération syndicale des industries des Pays-Bas.
Dans son allocution d’ouverture, Hubertus Schmoldt, président de l’Emcef, a souligné que l’intégration de nouveaux pays au sein de l’Union européenne passe par des garanties sociales. « Sur ce terrain » a-t-il précisé, « le rôle des organisations syndicales est essentiel. Nous plaidons pour une Europe ouverte à d’autres pays, notamment la Turquie ».
Les délégués ont salué John Monks, nouveau secrétaire général de la CES, particulièrement intéressé par le développement du dialogue social et du rôle que doivent y jouer les fédérations professionnelles. Il a insisté sur l’importance de la cohésion sociale au moment où la croissance marque le pas et que persiste un niveau élevé du chômage.
Reinhardt Reibsch, secrétaire général de la fédération, a mis en exergue un aspect du rapport d’activité : l’amplification du dialogue dans le secteur de la chimie et le rendez-vous pris avec les patrons de l’industrie du verre sur ce thème. Il a aussi évoqué l’organisation au sein de l’Emcef des syndicats de l’est de l’Europe.
Un débat s’est engagé sur les modifications de structures de l’Emcef qui compte aujourd’hui plus de 130 syndicats ou fédérations affiliés. Ce développement nécessite une adaptation des fonctionnements et des statuts. L’option est de tenir un congrès tous les quatre ans et une assemblée générale entre deux congrès. Les différents comités sectoriels professionnels ou thématiques seront recomposés. Dans cette discussion, la FCE est intervenue pour soutenir la réforme.
A l’issue des deux jours, deux résolutions ont été votées : l’une portant sur les substances chimiques, la seconde sur la construction européenne qui « doit rimer avec le respect de la justice sociale ».
Pour en savoir plus
Le site internet de l’Emcef : www.emcef.org
Industrie chimique et livre blanc
Au cours de son assemblée générale, l’Emcef a voté une résolution intitulée « Stratégie pour la future politique dans le domaine des substances chimiques ». En rendant publique sa position qui est un élément de réflexion et de débat, l’Emcef tient compte de l’avancée des discussions au sein de la Commission européenne et du futur débat au Parlement européen. « L’Emcef estime essentiel d’assurer un niveau élevé de protection de la santé (
) tout en garantissant l’innovation, la compétitivité et la sécurité de l’emploi. (
) Il faut des règles qui permettent une protection efficace. Les procédures administratives devront être claires, fiables et adaptées aux PME, très nombreuses dans le secteur. (
) La législation européenne vise à concilier la dimension économique et écologique, mais il manque un équilibre avec les aspects sociaux. » Dans cette résolution, l’Emcef insiste sur l’accès à l’information. Elle concerne à la fois les salariés, consommateurs et autres parties intéressées. Et d’ajouter : « ce sont les producteurs, les importateurs, les fournisseurs et les utilisateurs qui devront fournir ces informations (
). »
La dimension européenne
A partir du 1er mai 2004, l’Union européenne (UE) comptera 25 pays et quelque 75 millions d’habitants de plus. Les 10 nouveaux pays apporteront avec leur histoire et leur vie quotidienne des contributions importantes à la culture et à l’identité européenne.
Cet accroissement de la population, les attentes sociales et économiques ou bien encore la nouvelle dimension de l’Europe ont rendu nécessaire une réflexion sur les processus futurs de décision et les objectifs de l’UE. Le but visé est l’association adéquate de tous les pays aux décisions futures et à la politique commune.
Ce qui vaut pour l’UE vaut aussi pour les syndicats. Pour l’Emcef qui compte ses affiliés sur un périmètre plus large que l’UE, il en résulte la nécessité d’une meilleure intégration des organisations membres dans les processus décisionnels et dans les activités. La discussion sur les réformes de structures de l’Emcef et le projet en Europe centrale et orientale en sont les conséquences pratiques sur le plan de l’organisation.
Patrick Pierron,
vice-président
L’AG a élu Patrick Pierron au poste de vice-président de l’Emcef. Une élection qui intervient un an avant le congrès prévu en 2004, à Stockholm. Il s’agissait de
procéder au remplacement de Jacques Khéliff. La candidature de la FCE a obtenu les suffrages de toutes les organisations syndicales européennes présentes, excepté celui de la CGT « française »