Tout système socio-économique reposant sur l’exploitation d’êtres humains, qui ne fonctionne que sous la contrainte et par la violence, est de l’esclavagisme. Ainsi, l’article 4 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme (1948) précise que : « nul ne sera tenu en esclavage, ni servitude. L’esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes ».
L’esclavage moderne qualifie les pratiques d’exploitation par le travail mettant en péril la dignité et les droits humains : travail forcé, privation de liberté, déshumanisation, etc. A l’image d’Iqbal Mashib, Natascha Kampusch et tant d’autres anonymes, les enfants ne sont pas épargnés. L’Unicef estime à 160 millions en 2021 le nombre d’enfants de 5 à 14 ans contraints au travail forcé, et à 8 millions dans ses formes les plus graves (prostitution, trafics et activités illégales). La pauvreté et la vulnérabilité économique sont les deux principales causes de ce fléau. Les conflits armés, les exils, la corruption et la consommation mondiale aggravent cette situation.
Pour combattre cet esclavage, outre les conventions de l’ONU et de l’OIT, un partenariat mondial s’est constitué en 2017 : l’Alliance 8.7. Ce dernier regroupe 26 Etats « pionniers », dont la France, et 375 ONG et associations. Leur objectif est d’éradiquer le travail forcé, l’esclavage moderne, la traite des êtres humains et le travail des enfants d’ici à 2030.
La France n’est malheureusement pas épargnée par ce fléau et l’inspection du travail intervient en moyenne plusieurs fois par jour pour des infractions à l’emploi de mineurs. Malgré l’arsenal législatif déjà en place, une stratégie nationale de lutte contre le travail forcé et la traite humaine a été adoptée en 2021, avec deux axes forts : accroître la prévention et protéger les victimes.
Pour la FCE-CFDT, il est urgent de sensibiliser et d’outiller nos militants et les élus dans les entreprises à l’exercice du devoir de vigilance, de former l’ensemble des parties prenantes. Et surtout de permettre aux mineurs d’avoir une meilleure connaissance de leurs droits et de les accompagner à sortir d’une situation de travail forcé. Dans un pays comme la France, certaines entreprises de nos secteurs d’activités sont concernées par ces situations et cela exige un engagement syndical de nos équipes.
Alors, au-delà du 16 avril, journée mondiale de lutte contre l’esclavage des enfants, agissons au quotidien pour éradiquer partout ce fléau d’un autre siècle !