Pierette Dubois et Gérard Gaboret ont transféré leurs dossiers en cours et quitté leurs bureaux de l’avenue Simon Bolivar. Nouvelle responsabilité syndicale ou départ à la retraite, chacun appréhende ce changement comme une nouvelle étape de sa vie militante.
FCE : A quelques mois du congrès, pourquoi quitter vos responsabilités au sein de l’équipe fédérale dans laquelle vous étiez depuis plusieurs années ?
Gérard : La réponse est simple : la retraite. Secrétaire national mais aussi salarié de l’entreprise Corning, je peux bénéficier du départ anticipé dans le cadre de l’accord de cessation d’activité.
Pierette : Les raisons de mon départ sont différentes. J’ai été sollicitée par la confédération pour travailler au sein de l’Institut confédéral de formation, Iris. C’est un nouveau défi, mais aussi un retour aux sources puisque la formation est mon domaine de compétences privilégié.
FCE : Vous abandonnez tous les deux vos dossiers. Cela ressemble à un départ précipité.
Gérard : Mon départ à la retraite était prévu de longue date. On ne peut pas parler de précipitation. Quant aux dossiers ou négociations, certains sujets se traitent rapidement et d’autres sur plusieurs semaines. Parfois, ce sont plusieurs années. Je pense à celui de la convention collective des métiers du verre. Alors, pas étonnant que des dossiers ne soient pas clos. Mais ils ne sont pas abandonnés. Je les confie à Michel Libran qui prend la relève.
Pierette : Départ précipité ? Pas tout à fait. C’est vrai que mon départ du secteur Communication a été anticipé. Arrivée au poste de responsable du secteur voilà tout juste trois ans, je n’envisageais pas une nouvelle tâche aussi rapidement. Mais la proposition confédérale que l’on m’a faite de rejoindre le secteur Formation m’a séduite. C’est Isabelle Gonzalez qui prend le relais du secteur Communication.
FCE : Pierette, tu préparais l’équipe de la communication à la tenue du congrès. N’était-il pas plus judicieux de reporter ton départ ?
Pierette : Si cela avait été possible, probablement. Mais Iris avait aussi ses urgences. C’est vrai que pour l’équipe de la « com », le travail lié au congrès représente une lourde charge. Mise en page des textes qui seront examinés et débattus, liens avec l’imprimeur dans le respect des délais statutaires. Et l’augmentation de l’activité ne doit pas pour autant ralentir la parution de notre presse fédérale. Le moment peut sembler mal choisi. Mais il fallait aussi répondre rapidement à la sollicitation qui m’était faite. Mon départ montre qu’il est possible de faire face à ce type d’événement. C’est plutôt bon signe, même si cela bouscule un peu les choses.
FCE : Gérard, on t’imagine déjà au soleil, dans une chaise longue. Quels sont tes projets de jeune retraité puisque tu pars à 57 ans ?
Gérard : Un peu de repos me fera du bien. Je ne veux pas parler d’un repos bien mérité, mais les années passées à faire les équipes et le travail de nuit dans les verreries ont laissé quelques traces. Je voudrais consacrer davantage de temps à ma famille et mes 12 petits-enfants !
Je garde la CFDT accrochée au cœur, et ses valeurs sont mes repères. Alors mon engagement de militant ne va pas s’arrêter avec la retraite. Il va s’exprimer dans une nouvelle dimension. Finis les rendez-vous européens et les séances avec les chambres patronales du verre. Je rejoins sur le terrain mes copains du syndicat Centre Val de Loire et du Sécif du sud de l’Ile-de-France.
FCE : Gérard, on te sait plus que d’autres engagé pour le développement. Pourquoi une telle passion ?
Gérard : Je ne voudrais pas ouvrir des portes ouvertes et dire ce dont chacun doit être convaincu. Plus nous serons nombreux, plus la CFDT aura de moyens et sera forte. L’engagement des militants et des adhérents permettra de contrebalancer les comportements et les initiatives patronales, par la négociation, tant dans les branches que dans les entreprises.
FCE : Tu restes résolument acteur, mais ne fais-tu pas aujourd’hui le bilan de ton parcours de salarié ?
Gérard : Inévitablement. Après quarante années de travail, il me reste des souvenirs et les images de moments forts partagés entre copains. Certains mêmes sont de véritables personnages !
FCE : Et toi, Pierette, quel bilan fais-tu de ton passage à la fédération ?
Pierette : Je suis encore jeune (clin d’œil à Gérard), je ne pense pas à la retraite. Plus sérieusement, il est intéressant de regarder en arrière, de temps à autre, pour évaluer le chemin parcouru et faire un point sur sa propre histoire. Alors, au moment où je quitte la FCE, je pense à la période où j’exerçais mon activité de formation pour l’association Idéforce. Cela me laisse des souvenirs riches de rencontres, face à face avec les délégués, tout particulièrement lors des formations CHSCT et DSC.
Mon boulot de rédactrice en chef au secteur Communication m’a permis de travailler dans un domaine majeur, celui de l’information des militants et des adhérents. Ecrire et faire écrire pour que chaque publication gagne en qualité. J’ai quelquefois bousculé l’équipe des rédacteurs en invitant l’un à réécrire son texte, l’autre à être concis dans son communiqué de presse En quelque sorte j’ai appris à lire et écrire entre les lignes !
FCE : Alors à vous deux, bon vent et bonne rentrée !