Au moment où la Conférence intergouvernementale (CIG) engage les discussions sur la future Constitution européenne, les organisations syndicales se sont rendues à Rome pour demander davantage de social. La FCE y était.
Rome, 4 octobre 2003. Plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées à quelques centaines de mètres du Colisée. A l’heure de l’élargissement de l’Europe à 10 nouveaux pays dès le mois de mai prochain, l’Union européenne doit adapter ses instruments institutionnels au fonctionnement des 25 Etats. La CIG est saisie du projet de Constitution élaboré par la Convention. La Confédération européenne des syndicats (CES), qui a participé aux travaux de la Convention, s’est félicitée de voir inscrits dans le futur traité valeurs, ambitions sociales, rôle des partenaires sociaux et place du dialogue social. L’extension du vote à la majorité qualifiée, sur les thèmes de politiques sociales, emploi, environnement et fiscalité, reste une revendication de la CES et de ses affiliés.
Lors de cette manifestation, la CES a clairement affiché son exigence « d’une nouvelle Constitution plus sociale » et de la mise en œuvre d’une politique européenne visant le plein emploi. Les prochaines semaines diront si les slogans des manifestants, comme les propos de John Monks, secrétaire général de la CES, ont été entendus.
Elles permettront de mesurer si les chefs d’Etats auront su dépasser les positions qui aujourd’hui mettent à mal le consensus trouvé par tous les membres de la Convention. L’Espagne et la Pologne voient d’un mauvais œil la nouvelle répartition des voix de chaque pays au Conseil des ministres. La rédaction du préambule de la Constitution, qui fait référence aux « héritages culturels, religieux et humanistes de l’Europe », pose aussi problème. Certains pays voudraient que l’on parle de référence judéo-chrétienne au lieu de référence religieuse.
Les discussions sont maintenant ouvertes. Chacun fera valoir son point de vue. Mais chacun devra écouter et tenir compte de l’avis des autres. Viendra ensuite le moment de se prononcer pour un texte sur lequel les 25 pays devront être d’accord !
Pour les syndicalistes, une chose est sûre : dans chacun des pays, les travailleurs ne devront pas faire les frais d’un possible échec.