Le 3 octobre, le comité d’entreprise européen restreint de Rhodia était convoqué en réunion extraordinaire. A l’ordre du jour : point d’étape sur la situation et les perspectives d’avenir du groupe. Au final, les perspectives annoncées sont loin de garantir l’avenir de Rhodia.
La convocation extraordinaire du CE européen restreint de Rhodia n’augurait rien de bon. La FCE-CFDT avait fait savoir que de nombreux éléments faisaient craindre l’annonce de mesures drastiques et de restructurations à venir. Avant même la tenue de la réunion, la presse faisait état du départ du P-DG du groupe. La direction annonçait dans un communiqué un « changement de cap » : mise en place d’une nouvelle équipe, désinvestissements massifs, désendettement sévère.
Les craintes de la FCE-CFDT se sont vérifiées. Cessions d’activité, réductions de coûts, réorganisation interne et conséquences évidentes sur l’emploi ont été confirmées aux membres du CE européen. Voilà le programme des prochains mois que la direction propose à l’entreprise et ses salariés. Ce plan semble bien être celui de la dernière chance, avant faillite ou démantèlement du groupe.
Lors de l’assemblée générale des actionnaires au mois d’avril, Rhodia était passé près du démantèlement. Des résolutions avaient été déposées dans ce sens par les actionnaires minoritaires et visaient déjà à évincer le P-DG. La FCE-CFDT avait appelé à voter contre ces résolutions. Malgré les difficultés économiques et financières de Rhodia, l’entreprise devait regagner la confiance des investisseurs. Pour cela, l’équipe dirigeante devait mettre en œuvre une stratégie lisible et concrète, œuvrant pour servir le redressement et le développement de l’entreprise.
La situation ne s’est pas améliorée depuis le printemps. D’autant que la conjoncture économique a été défavorable à la chimie française et européenne.
La FCE-CFDT considère que le plan d’action, annoncé il y a quelques jours, n’est qu’une accentuation des mesures en vigueur depuis trois ans. Au-delà des solutions de court terme, la FCE-CFDT réaffirme avec force que Rhodia doit se doter d’un véritable plan industriel qui garantisse le développement du groupe et de ses emplois à long terme. Le management a plus que jamais la responsabilité de construire un projet cohérent. Rhodia doit retrouver la confiance des investisseurs et des salariés pour garantir son avenir industriel.