Début janvier, les employeurs du pétrole, représentés par l’Union française des industries du pétrole (Ufip), ont ouvert une négociation sur le rétablissement des dispositions de mise en retraite, suspendues par la loi Fillon d’août 2003. L’article 16 de la loi exige un accord de branche qui prévoit des compensations en emploi ou formation, pour pouvoir de nouveau le mettre en œuvre.
Trois réunions ont permis de négocier un projet d’accord, présenté par l’Ufip comme son ultime proposition. La FCE-CFDT trouve le texte acceptable. Dans l’esprit d’avancer vers la logique des accords majoritaires, la FCE s’est déclarée prête à le cosigner avec une autre organisation syndicale. Mais aujourd’hui, aucune des quatre autres organisations syndicales de la branche n’ose s’engager. L’accord reste donc en attente.
Le texte prévoit pourtant des dispositions pour l’emploi et la formation, là où certains accords d’autres branches ne comportent des dispositions que pour l’un ou l’autre, non les deux. Sur l’emploi, l’accord prévoit que chaque mise en retraite soit compensée par un contrat à durée indéterminée (CDI), d’apprentissage, de qualification, ou équivalent (ces derniers s’inscrivant dans une perspective de CDI). Les entreprises s’engagent dans le même temps à ce qu’un contrat sur quatre soit pérennisé définitivement dans les groupes pétroliers ; un sur cinq dans les entreprises de moins de 1 000 salariés. Les salariés étant appelés à travailler plus longtemps, la FCE a obtenu qu’un bilan de compétences puisse être fait à 45 ans. Cet élément est essentiel pour envisager plus sereinement la poursuite d’une carrière professionnelle. C’est pourquoi la FCE souhaite le retrouver dans la future négociation de la formation professionnelle et des classifications. Le projet d’accord prévoit également une prime de 20 % sur l’indemnité de mise en retraite, et une participation de 5/10e de salaire mensuel par trimestre racheté pour valider la liquidation de sa pension.
La FCE a entendu la demande de beaucoup de salariés de la profession sur les dispositions de mise en retraite. Il faut espérer que d’autres organisations, qui se disent représentatives du personnel, la perçoivent également. A suivre