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Les libéraux passent à l’attaque

Relayant le patronat, le ministre de l’Economie s’est prononcé pour une réforme du contrat de travail avec assouplissement des règles du contrat à durée indéterminée et révision des 35 heures.

elayant le patronat, le ministre de l’Economie s’est prononcé pour une réforme du contrat de travail avec assouplissement des règles du contrat à durée indéterminée et révision des 35 heures. Il répond ainsi à la frange libérale de l’UMP qui ne cesse d’affirmer que la trop grande rigidité de la réglementation du droit du travail freinerait le développement de l’emploi. Le rapport Camdessus, intitulé Les freins à la croissance, renchérit dans le même sens. Il affirme que le déficit de travail existant en France entraînerait inexorablement le pays au déclin.

Au-delà du coût des 35 heures, c’est pour l’essentiel le coût du travail qui est mis sur la sellette en le comparant à ceux des pays émergents d’Asie ou d’Europe de l’Est. Cette approche partisane ne peut que nous laisser pantois, tant la philosophie développée répond plus à l’idéologie libérale qu’à la réelle volonté de poser le problème de l’emploi et ses multiples facettes.

Aborder le développement de l’emploi essentiellement au travers du coût du travail n’est pas réaliste et ne peut que nous amener à l’impasse. Pour exemples, le coût horaire d’un ouvrier chinois est
39 fois inférieur à celui d’un ouvrier français ; celui d’un ouvrier polonais 8 fois inférieur. Poser l’équation de l’emploi sous cet angle exclusif est absurde, car cela nous entraîne inévitablement dans une spirale de nivellement vers le bas, socialement inacceptable. Qui aurait à gagner d’une baisse du pouvoir d’achat généralisée ? Cela fermerait définitivement des pistes de réflexion plus efficaces et plus larges.
Le débat doit prendre en considération d’autres éléments comme la fiscalité, les stratégies industrielles, la compétitivité, la productivité, la qualité des produits, le savoir-faire, les compétences, la formation professionnelle, les services, le développement durable, le coût social collectif, les organisations du travail, le dialogue social, l’anticipation des évolutions, etc. La question de la recherche, du développement technique et commercial est aussi un facteur à prendre en compte, si nous voulons assurer un développement économique accru et pérenne.

Cette approche multifacette de la problématique de l’emploi nous éloigne de la seule volonté gouvernementale d’ouvrir un chantier important comme la lutte contre le chômage sous les angles de la réduction des coûts salariaux ou du desserrement du soi-disant carcan du droit du travail. Devant la complexité de la situation, il est nécessaire de donner du sens à la démarche en s’attaquant aux causes réelles de la montée du chômage. Pour réussir et éviter les impasses, il devient urgent de réaliser un diagnostic objectif et partagé de la situation, préalable à toute décision.

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