Un accord sur les salaires 2005 a été conclu entre trois organisations syndicales, dont la CFDT, et la direction de la branche pétrole du groupe Total. Les autres organisations syndicales, majoritaires en voix, n’ont pas fait valoir leur droit d’opposition. L’accord est donc applicable depuis le 1er janvier 2005.
Au terme d’une négociation annuelle obligatoire sur fond de bénéfices faramineux faits par le groupe, la CFDT, la CFTC et FO ont signé le 22 décembre 2004 un accord salarial qui concerne près de 14 000 salariés des 17 établissements amont et aval de la branche pétrole du groupe Total.
L’accord prévoit 2,2 % d’augmentation générale au 1er janvier 2005, avec un plancher de 55 e et une prime uniforme de 1 000 e pour tous les salariés. Grâce à la bonne préparation de la négociation, la CFDT a su rester ferme et amener la direction à abandonner son chantage « plancher ou prime ». C’est en effet la première fois que la direction du groupe admet le principe de conjuguer un pourcentage d’augmentation générale, un plancher et une prime. C’est aussi la troisième année consécutive que la CFDT obtient un plancher significatif. La rémunération minimale annuelle garantie est en outre portée à 18 746 e, soit une progression de 4 %.
Pour les organisations syndicales, cette négociation était l’occasion de mettre à l’épreuve la Loi Fillon et le droit d’opposition en particulier. La liaison CFDT du groupe avait, en relation avec ses sections syndicales et la fédération, élaboré une stratégie de prise de décision. Après trois jours de réflexion, les sections CFDT ont pris la décision unanime de signer l’accord.
Ce processus de prise de décision a permis à tous de participer
activement à la négociation : à l’équipe de négociation de rester toujours maître du scénario et aux responsables de prendre la décision en toute sérénité. Notre mode de fonctionnement, porté à la connaissance de tous, a aussi été un moyen de pression efficace face à la direction toujours à la recherche d’un accord majoritaire.
Au final, l’accord signé par trois des six organisations syndicales n’est pas majoritaire en nombre de voix. Mais les organisations syndicales non signataires n’ont pas souhaité faire valoir leur droit d’opposition. La CFDT a préféré, quant à elle, assumer le courage de son engagement, plutôt que fuir ses responsabilités syndicales.