La FCE-CFDT a signé un accord de méthode chez Arc International. Il fixe le cadre du plan de redressement que la direction a décidé de mettre en œuvre suite à la dégradation économique du groupe.
Après plus de deux mois de négociations, la FCE-CFDT a signé un accord de méthode chez Arc International avec trois autres organisations syndicales (les Autonomes, la CFTC et la CGC). Cet accord fixe le cadre du plan de redressement que la direction a décidé de mettre en œuvre suite à la dégradation économique du groupe ces dernières années (voir encadré).
Ce plan de redressement que la direction a proposé aux partenaires sociaux, consiste à rapprocher les capacités de production de leurs marchés et à reconquérir les marchés internationaux. Concrètement, c’est une usine et quatre fours qui fermeront en 2006, conséquence de la régionalisation voulue. C’est 26 % de gain de productivité de prévu. Et 150 millions d’euros d’investissements planifiés jusqu’en 2010.
Parce que consciente de l’impact social d’un tel plan, la section syndicale CFDT d’Arc International s’est engagée dans la négociation d’un accord de méthode. Tout au long de la négociation, les militants CFDT ont maintenu le cap : pas de licenciements secs, entre autres. Ainsi, avec l’ensemble des autres partenaires sociaux, ils ont obtenu, de janvier 2005 à décembre 2008, le maintien du contrat de travail pour le personnel en sureffectif.
D’octobre 2006 à décembre 2008, la mise en place d’un dispositif spécifique de préretraite qui s’ajoute à l’accord CATS (cessation anticipée des travailleurs salariés) existant. Ce dispositif spécifique de préretraite à 55 ans permettra d’éviter environ 1 650 licenciements économiques. Basé sur le volontariat, il garantit aux bénéficiaires le paiement d’une allocation nette de charges sociales égale à 70 % du salaire net d’activité, établi sur la moyenne des 12 derniers mois d’activité. Durant la période de préretraite sont maintenus : l’assurance maladie à l’allocataire et ses ayants droit, les régimes complémentaires retraite, les régimes obligatoires de prévoyance et les mutuelles obligatoires.
L’accord de méthode prévoit aussi la revitalisation du bassin d’emploi local de Saint-Omer. Et ce, grâce au projet Arcodev de mutualisation et de maintien des activités, mis en œuvre avec la mission interministérielle aux Mutations économiques, la préfecture du Pas-de-Calais et les Directions régionale et départementale du travail et de l’emploi. Afin de permettre aux salariés d’exercer de nouveaux métiers, bilans de compétences, validation des acquis de l’expérience et formations sont aussi envisagés. En outre, tout salarié de moins de 54 ans, ayant 5 ans d’ancienneté et désirant s’installer comme artisan, commerçant ou prestataire de services, bénéficiera de l’appui d’un cabinet conseil, d’une assistance technique, administrative, fiscale et juridique et d’une indemnité conventionnelle de 23 000 e pour 2005, 20 000 en 2006, etc.
Durant ces négociations, les militants CFDT d’Arc International ont travaillé sans relâche avec le Syndicat chimie énergie Littoral Nord, la fédération et les Unions régionales et locales de la CFDT. Cela fait de cet accord un exemple de pugnacité de la CFDT.
Quant à la mise en œuvre de l’accord, elle se fera sous l’égide d’une commission de suivi en relation avec le comité d’entreprise et le CHSCT.
Créée en 1825, la petite verrerie d’Arques est devenue en 2000 le groupe Arc International, leader mondial des arts de la table.
La production du verre et du cristal a toujours préservé le savoir-faire ancestral des maîtres verriers. Cette tradition et l’implication permanente des salariés ont permis au groupe d’offrir une gamme de produits de très haute qualité pour la table et la maison (verre, cristal, grès, porcelaine, coutellerie, etc.).
Le groupe a construit sa stratégie sur le développement de ses outils de production, sur la diversification de ses offres de produits et sur le redéploiement de sa structure commerciale à l’échelle internationale. Autant de paramètres qui lui ont permis de connaître une progression exponentielle jusqu’en 2002.
Malheureusement, la baisse de 50 % des ventes de cristal, l’importation massive de produits des arts de la table en provenance de pays à faibles coûts de fabrication, la baisse de 21 % des prix de vente et la dépréciation du dollar ont engendré une baisse de 15 % du chiffre d’affaires en 2003. Et cette détérioration économique s’est poursuivie en 2004.