Le 19 janvier, devant le conseil d’administration, la direction d’EDF présentait le projet industriel du groupe. La FCE-CFDT partage l’analyse donnée sur la situation financière difficile d’EDF, conséquence notamment du blocage des tarifs imposé par le gouvernement, d’un développement passé à l’international contestable et de la couverture des engagements de retraite.

En revanche, sur le reste, le projet industriel n’est que manques, faiblesses et incertitudes. Côté manques, il reste muet sur le bilan énergétique global, en matière de maîtrise de l’énergie comme dans le domaine des pompes à chaleur des logements non électriques. Il n’est pas suffisamment détaillé sur la répartition des investissements qui permettraient une meilleure prise en compte des risques technologiques et climatiques. Il ne comporte aucun engagement sérieux quant à la présence territoriale d’EDF et son rôle d’opérateur majeur de service public de l’électricité. Il reste flou sur le partenariat avec Dalkia relatif aux offres multiservices.

Côté faiblesses, le projet est très agressif. Les gains de productivité qu’il propose à fin 2007 atteignent les 7,5 Mde. Il fait aussi payer une note beaucoup trop lourde au personnel statutaire, prestataire et intérimaire, en exerçant une pression sur les achats, les effectifs et la masse salariale.

Côté incertitudes enfin, ce sont celles liées à l’Italie, l’Amérique du Sud et les PECO. Ce sont aussi celles relatives à l’aval du cycle dans la perspective de la rediscussion de la Loi Bataille en 2006 sur les déchets nucléaires. Et le projet comporte des risques institutionnels, notamment avec la filialisation du Réseau de transport électrique (RTE).

En bref, un projet industriel tout sauf flou !