En réunissant à Paris ses fédérations syndicales et les secrétaires des comités d’entreprise européens du pneumatique, l’Emcef a ouvert le débat sur le dialogue social et permis de tracer quelques perspectives.
Au moment où l’on parle de dialogue social à l’échelle européenne, où l’on enregistre de nouveaux accords mondiaux sur la responsabilité sociale des groupes, la fédération européenne de la chimie et de l’énergie, l’Emcef, avait choisi de faire le point de la question au sein des multinationales du pneumatique.
Des syndicalistes venus de douze pays, mais aussi les directions des groupes Michelin et Pirelli, ont répondu à l’invitation de l’Emcef et se sont rencontrés à Paris les 21 et 22 janvier 2005.
Pour l’Emcef, cette réunion était l’occasion de prendre le pouls des réalités vécues dans les différents pays et dans les comités d’entreprise européens. Elle permettait aussi de repérer les tendances qui se profilent tant sur le plan industriel que social, dans un secteur où l’activité se concentre dans seulement cinq entreprises mais de taille mondiale.
Il s’avère que Continental continue sa mutation et devient, de par sa gamme de produits techniques, plus équipementier que par le passé. Pirelli, lui, se diversifie, ajoutant à son portefeuille une activité immobilière. La direction du groupe Michelin a, quant à elle, souligné les défis que représente pour les entreprises l’exigence du développement durable. Elle a évoqué l’avenir du transport routier et les accidents de circulation appelés, hélas, à représenter demain une cause importante de décès. Il faut, a ajouté la direction, produire davantage de pneus aux dimensions nouvelles dans des usines de grande taille et situées au plus près de la demande.
Sur la question du dialogue social proprement dit, la direction de Pirelli s’est montrée confuse et provocante à plusieurs reprises, pour finalement défendre l’idée que le dialogue social n’était possible qu’au plus près des salariés, c’est-à-dire au niveau des établissements.
À l’issue de la rencontre, il est clair pour l’Emcef que la mise en réseau des équipes syndicales des différentes entreprises devient une nécessité, au moment où les directions parlent d’une même voix de flexibilisation du temps de travail et de salaire variable auxquels sont confrontés les salariés des différents pays.