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Michelin : la CFDT manifeste à Poitiers

Les délégués venus de tous les sites de production de Michelin se sont retrouvés à Poitiers pour exprimer leur inquiétude quant à l’avenir des salariés qui travaillent dans une usine qu’ils voient se rétrécir de jour en jour.

Les délégués venus de tous les sites de production de Michelin se sont retrouvés à Poitiers pour exprimer leur inquiétude quant à l’avenir des salariés qui travaillent dans une usine qu’ils voient se rétrécir de jour en jour.

Vendredi 11 février 2005. La pluie fine qui tombe ne parvient pas à disperser les salariés et les délégués rassemblés devant l’usine Michelin de Poitiers. Au loin, sur son socle, Bibendum lève les bras alors que les drapeaux à son effigie sont en berne aux portes de l’usine. A l’opposé, les banderoles, les chasubles et les drapeaux syndicaux sous le vent donnent de la couleur et une animation peu coutumière par ici. La CFDT, la CGT et Sud, rejoints par la CGC, se sont donné rendez-vous là, afin d’exprimer leurs interrogations, voire leur inquiétude quant à l’avenir de cette usine de production de pneus « poids lourds ». Il y a peu de temps encore, l’usine de Poitiers était considéré comme la plus productive et la plus performante d’Europe !

Depuis cinq ans, la baisse du niveau de production, la réduction continue des effectifs et le déménagement récent de plusieurs machines et outils de production laissent à penser qu’ils sont les signes avant-coureurs d’une fermeture programmée. Alors inquiet, on le serait à moins. Entre 1998 et 2003, les effectifs sont passés de 778 à 410 tandis que la production, en chutant de 54 900 à 34 500 tonnes par an, a entraîné une dégradation de la productivité.

A Ségolène Royal, présidente du Conseil régional, jointe par téléphone, François Lacarrière, secrétaire du syndicat Chimie énergie Poitou-Charentes, souligne l’impact économique et social que pourrait avoir sur la région la disparition du site. D’autant que la capacité de Michelin à reclasser les salariés en cas de fermeture n’est pas démontrée. Et loin de là. « On assiste plus souvent à la distribution de primes à la valise, ou prime au départ » précise Jean Barrat, le secrétaire CFDT du comité d’entreprise européen de Michelin, interrogé par les journalistes venus nombreux sur le site où plusieurs responsables politiques locaux se sont également donné rendez-vous, la cocarde tricolore au revers de la veste. Pour Alain Coudert, le délégué syndical central, lui aussi venu de Clermont-Ferrand, cette prime est l’une des mesures que l’on retrouve dans l’arsenal mis en œuvre par la direction dans le cadre du Dape (Dispositif d’adaptation permanente des effectifs), plan social version Michelin.

Pour la CFDT, le constat est éloquent. L’accord signé pour permettre les départs anticipés en préretraite et celui conclu pour les salariés en fin de carrière pour cause de travaux pénibles ont été une opportunité pour les salariés. Mais les remplacements n’ont pas été réalisés, notamment à Poitiers. De son côté, le Dape a permis à d’autres salariés de l’usine de partir dans le cadre d’une mutation vers un autre site du groupe.

Mais aujourd’hui, avec moins de 500 salariés, le site atteint, selon la direction, une taille critique. C’est de cela que se plaignent les salariés : être en suspens, dans un sursis inexprimé. En effet, la direction reste muette et laisse planer le doute et l’inquiétude. Tout au plus, la direction locale affirme-t-elle que « tout se passe comme prévu… ». Mais qu’est-il prévu ? Y aurait-il un secret ? Qu’importe. Pour la CFDT, le secret, en matière sociale, n’est pas de mise !

Au-delà des décisions d’une politique économico-industrielle qui appartient à l’entreprise, il est un point sur lequel la CFDT ne veut transiger : c’est le respect des salariés. Et cela commence par le droit à l’information, le droit de savoir. C’était bien là l’objet de ce rassemblement à Poitiers. « Et l’on espère avoir été entendu, car notre avenir nous appartient ! »

– Au moment où l’avenir de Poitiers n’est pas encore scellé, le site MRF de Troyes (Michelin Roues France), où sont fabriquées des jantes en acier, devrait être vendu avec les usines de Solingen et Essen (en Allemagne) et Bilecik (en Turquie) qui ensemble composent la ligne produit du groupe. C’est cette ligne de production métallurgique que Michelin a décidé de céder à l’allemand Mefro, spécialiste outre-Rhin des roues.
Pour justifier son choix, la direction de Clermont-Ferrand avance un argument bateau : le recentrage sur le métier. Et chacun se souvient encore des services informatiques cédés à IBM pour la même raison. Jusqu’où la direction ira-t-elle ?

Non modernisé, le site de Troyes ne génère plus de profits. Alors la direction a décidé de se séparer d’une activité jugée non rentable et des quelque 630 salariés qui y travaillent. Mais ils sont aussi 860 en Allemagne et 320 en Turquie. Excusez du peu !

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