Le tout temps, la CFDT a lié action syndicale dans l’entreprise et action sur le territoire. La conjugaison des deux lui a permis de nourrir sa critique et sa volonté de transformation sociales par la prise en compte dans l’entreprise des réalités extérieures, et dans les territoires des réalités du monde du travail.
La déclaration « Le monde que nous voulons » du dernier congrès confédéral de Nantes illustre bien cette démarche. L’adhésion par la confédération, et singulièrement par notre fédération, au concept de développement durable nous oblige tous les jours à penser nos stratégies revendicatives dans les entreprises et à analyser leurs conséquences sur la société.
Pour se renforcer sur le terrain sociétal et accroître son efficacité syndicale, la CFDT a décidé de centrer prioritairement son action sur le travail. C’est à partir de notre légitimité d’organisation syndicale de salariés que nous pouvons agir et négocier au plus près des réalités du monde du travail et réduire les inégalités qui le traversent. Négocier dans les branches et les entreprises sur les salaires, la formation professionnelle continue, l’emploi des seniors, l’égalité hommes-femmes, l’insertion et le travail des jeunes, c’est agir concrètement à travers le travail sur les rapports sociaux qui structurent notre société.
Défricher le terrain de la responsabilité sociale des entreprises, comme la FCE-CFDT vient de le faire chez EDF et Rhodia, c’est doter les militants, les salariés, mais aussi les pouvoirs publics, de nouveaux outils de régulation. Agir sur les labels sociaux et environnementaux, la notation sociale des entreprises, l’investissement socialement responsable, c’est renforcer notre capacité à peser sur les grands choix industriels et économiques qui déterminent l’emploi et l’avenir. Poser le problème d’une meilleure articulation des politiques fiscales vers les PME/TPE et mieux encadrer les liens de dépendance qu’elles ont avec les grosses entreprises à travers les processus de filialisation et de sous-traitance, c’est défendre les statuts et l’emploi des salariés de ces secteurs.
Enfin, au moment où la presse fait état des profits records des entreprises du CAC 40 français, qui mieux que le syndicalisme que nous représentons est légitime pour exiger une plus juste répartition des richesses produites vers et à l’intérieur du salariat ? C’est cela la conception réformiste de la CFDT : transformer la société en agissant concrètement sur tous les aspects structurants du travail. Pour la CFDT, « réformiste et impatiente », il y a urgence !