Dans le domaine du chômage et de l’exclusion, la persistance de « l’exception française » dénote par rapport au reste de l’Union européenne. La France compte en effet plus de 1,2 million de Rmistes, 750 000 chômeurs de longue durée, plus de 2 millions de salariés à temps partiel avec des bas salaires et 4 millions d’hommes et de femmes, dont 1 million d’enfants, qui vivent en dessous du seuil de pauvreté. Les inégalités et la pauvreté s’aggravent. Et le risque d’exclusion, bien réel, peut conduire à des situations dramatiques : des liens sociaux qui disparaissent par l’absence ou la perte d’un emploi, des handicaps qui se cumulent et qui touchent l’absence de logement, de qualification, de relation, l’échec scolaire, les discriminations, les problèmes de santé et plus largement, le non-accès aux droits fondamentaux, à la citoyenneté et à la culture.
La CFDT refuse cette fatalité. Une société éclatée, à plusieurs vitesses, nous n’en voulons pas ! Nous voulons relever le défi du chômage et de l’exclusion par l’insertion professionnelle. Et pour cela, le « papy boom » et les départs massifs à la retraite de la génération née après-guerre, mais aussi les difficultés ou pénuries de main-d’œuvre dans des pans entiers de l’industrie, sont des chances à saisir dès à présent. Même si cela est loin d’être suffisant
Notre mobilisation pour le plein emploi et le travail de qualité est plus que jamais d’actualité. Elle doit s’appuyer sur des actions concrètes. Notre ambition affichée, pour une transformation sociale réelle, ne peut s’en tenir qu’à des déclarations. Mobilisons toutes les structures et tous les militants. Qu’ils soient responsables syndicaux, mandatés dans une instance paritaire locale ou nationale, membres d’un comité d’entreprise tous doivent être impliqués dans une action coordonnée. Utilisons tous les leviers possibles et rendons-les efficaces ! Ce sont, par exemple, les accords interprofessionnels sur la formation professionnelle ou l’assurance chômage, la loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, ou la loi de cohésion sociale.
Menons aussi des actions spécifiques dans les bassins d’emploi. Car c’est localement que se joue l’insertion des personnes en difficulté. C’est d’abord au niveau local que l’on peut réussir des parcours d’insertion sociale et professionnelle qui débouchent sur des emplois durables, voire sur la création d’entreprises. C’est aussi sur le territoire que l’on peut identifier les besoins qui nécessitent de nouveaux d’emplois, les lieux d’insertion et les premiers niveaux de qualification. C’est là que sont présents tous les acteurs publics et privés de l’insertion par l’activité économique.
Alors agissons en partenariat hors et dans l’entreprise. Notre point fort, par rapport au milieu associatif, c’est notre présence dans les usines, les établissements, les administrations, etc. Pour plus de justice et de cohésion sociale, pour lutter contre le chômage et l’exclusion, agissons concrètement pour réussir l’insertion professionnelle !