Le 4 avril dernier, le conseil municipal de Strasbourg annonçait sa décision de céder tout ou partie du bloc d’actions majoritaires détenu par la ville dans Gaz de Strasbourg. Dans l’intérêt de la pérennité de l’entreprise, le Syndicat Chimie Energie Alsace et la section syndicale d’entreprise ont engagé une démarche commune pour contrer cette décision.
Les conséquences des évolutions du secteur de l’énergie (ouverture totale du marché en 2007, suppression du principe de spécialité, mise en place d’un régulateur indépendant, ) vont générer des risques financiers indéniables à la ville de Strasbourg », a expliqué le conseil municipal le 4 avril dernier pour justifier sa décision de céder tout ou partie de ses actions dans Gaz de Strasbourg. Aussitôt, le comité territorial de la branche des industries électrique et gazière (CTB IEG) du Syndicat Chimie Energie Alsace (SCEA) et la section syndicale d’entreprise se mobilisaient pour réfuter ces arguments.
Pour le syndicat, la municipalité de Strasbourg fait une lecture restrictive de la loi du 9 août 2004, voire anticipe sur une directive européenne qui n’est ni transcrite en droit français ni même écrite. La CFDT s’étonne de la volonté de la ville d’adosser l’entreprise à un partenaire industriel du secteur de l’énergie, alors que Gaz de France et Total totalisent 49,9 % des parts de Gaz de Strasbourg. De nombreuses questions se posent alors : la municipalité restera-t-elle majoritaire ? Quel partenaire industriel est recherché ? Quelles sont les intentions des deux autres actionnaires ? Un projet industriel sera-t-il intégré dans l’acte de vente des actions et si oui, lequel ? Aucune réponse n’y est encore apportée à ce jour.
Cette situation demandait donc une réaction immédiate de la CFDT pour la défense de l’avenir de Gaz de Strasbourg. Le CTB IEG du SCEA et la section syndicale d’entreprise ont décidé d’informer, avec l’aide des médias et dans un but objectif, réaliste et lucide, tous les protagonistes qu’ils devront agir dans l’intérêt de l’entreprise. La démarche engagée est complémentaire à celle que l’intersyndicale a menée au sein de l’entreprise. Le 20 mai dernier, les membres CFDT ont aussi déposé un droit d’alerte au comité mixte à la production. Car l’enjeu est lourd de conséquences pour la pérennité de l’entreprise, pour ses missions de service public et pour le devenir des métiers et des emplois. Cette affaire risque en outre d’avoir des répercussions sur d’autres entreprises non nationalisées.