Pour la troisième année consécutive, le ministère de l’Écologie organisait, du 30 mai au 5 juin 2005, une semaine consacrée au développement durable. Elle est malheureusement passée inaperçue dans la foulée du référendum du 29 mai. Alors que le développement durable (concept qui a véritablement émergé lors du sommet de la Terre à Rio en 1992) est encore mal connu. Seuls 16 % de nos concitoyens disent en effet en connaître précisément le contenu.

Pourtant, il y a urgence. Dans le domaine de l’environnement par exemple, les récentes études sur le réchauffement climatique de la planète sont alarmantes. Elles prévoient des conséquences graves pour les équilibres écologiques. Et nous sommes encore loin d’une prise de conscience généralisée des Etats. A commencer par les Etats-Unis, le plus gros pollueur de la planète, non signataire du protocole de Kyoto, et dont le président a toujours été soutenu par le lobby pétrolier. L’objectif du développement durable est de concilier croissance économique, progrès social et préservation de l’environnement. En tant que syndicalistes, nous sommes bien placés pour prendre en compte l’ensemble de ces paramètres. Notre action se situe au sein des entreprises et sur les territoires.

La CFDT agit concrètement et obtient des résultats par son action pour la prévention des risques industriels, par des accords de responsabilité sociale de groupes, par la promotion de l’investissement socialement responsable, et par la défense du commerce équitable. Cette action est indispensable pour peser sur les directions et pour convaincre les salariés. La CFDT est donc fidèle à son histoire en soutenant les attendus du développement durable.

Pour autant, nous ne devons pas sombrer dans l’autosatisfaction. Il nous faut aussi sensibiliser les sections syndicales pour qu’elles agissent et négocient de manière concrète. Nous serons parfois au cœur de contradictions. Tout salarié a tendance à défendre de manière inconditionnelle son outil de travail, car il le lie à son emploi. C’est naturel dans un contexte de chômage massif. Il nous faut coopérer davantage avec les organisations non gouvernementales et les associations qui agissent dans ce domaine. Prenons notre part de responsabilité, favorisons le débat entre les acteurs afin de permettre l’émergence de projets communs.

La logique des décideurs (patrons, gouvernements) s’inscrit trop souvent dans le seul court terme. Le développement durable est, lui, un impératif à long terme si nous voulons léguer une planète vivable aux générations futures. Agissons donc pour inverser le cours des choses !