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Chimie Alcan : rage et désespoir à Mercus

Une soixantaine de salariés de l'usine Alcan située à Mercus dans l’Ariège, sont en grève. La moitié d'entre eux va perdre son emploi, l’autre moitié sera vendue à un groupe américain. Les grévistes se disent "victimes de logiques financières".

Une soixantaine de salariés de l’usine Alcan située à Mercus dans l’Ariège, sont en grève. La moitié d’entre eux va perdre son emploi, l’autre moitié sera vendue à un groupe américain. Les grévistes se disent « victimes de logiques financières ».

Une soixantaine de salariés de l’usine Alcan, géant canadien de l’aluminium, située à Mercus dans l’Ariège, sont en grève illimitée depuis le 10 octobre. Car la moitié d’entre eux devrait perdre son emploi, et l’autre moitié être vendue à un groupe américain. Les salariés demandent aujourd’hui des garanties en termes d’emplois et de salaires.

Alcan avait en effet annoncé en juin dernier une restructuration passant par l’abandon de l’activité dite de haute pureté du site de Mercus, invoquant l’intensification de la concurrence asiatique. Alcan vient aussi d’annoncer son accord de principe au rachat par Praxair Electronics de l’activité dite de très haute pureté du même site. Praxair Electronics, filiale du groupe Praxair, géant des gaz naturels, est spécialisée dans les équipements pour l’industrie de l’électronique. « Nous ne sommes pas en grève à cause du rachat, auquel nous nous attendions, mais pour que notre savoir-faire soit dédommagé », explique Eric Massat, délégué CFDT. Il dit ne pas comprendre « la vente de l’activité de très haute pureté par Alcan, producteur d’aluminium, à un producteur de gaz qui s’offre un site, un savoir-faire et des hommes ». « Les actionnaires d’Alcan veulent une rentabilité régulière. Ils se débarrassent de nous, car notre activité, très ciblée sur un marché de niche, offre des résultats positifs mais qui sont aussi très irréguliers car fonction de la conjoncture mondiale. Nous sommes hyper spécialisés et pas délocalisables », ajoute le délégué CFDT.

De son côté, le directeur du site de Mercus précise qu’« Alcan souhaite se recentrer sur son cœur de métier, l’aluminium de première fusion ». Il avance que les salariés de l’activité dite de haute pureté se verront proposer des départs en préretraite, des mutations dans le groupe ou bien encore des aides à la création de projets professionnels personnels. Il juge la grève « paradoxale », soulignant que les salariés de l’activité dite de très haute pureté garderaient, eux, leur emploi « avec un repreneur porteur d’un véritable projet ».

Sur le piquet de grève de Mercus, la moyenne d’ancienneté est de 25 ans. L’usine, aux bâtiments typiques du début du XXe siècle, produit de l’aluminium depuis son rachat par Péchiney en 1953. Elle est l’unique pourvoyeuse d’emplois du village. « Nous avions les meilleurs salaires de l’Ariège. Nous craignons aujourd’hui de perdre les avantages liés à la convention collective de la chimie », confie le délégué CFDT. La prochaine réunion du Comité central d’entreprise d’Alcan est prévue à Paris le 24 octobre prochain. A suivre.

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