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Sous les pavés… le feu

mages fortes, les flammes ont envahi les médias à longueur de pages et de journaux télévisés. Plus de 8 000 voitures brûlées, mais aussi des établissements d’enseignement scolaire de la maternelle au lycée, des bibliothèques, des gymnases, des dépôts de bus, des locaux associatifs, des annexes de mairies, des entreprises…

Images fortes, les flammes ont envahi les médias à longueur de pages et de journaux télévisés. Plus de 8 000 voitures brûlées, mais aussi des établissements d’enseignement scolaire de la maternelle au lycée, des bibliothèques, des gymnases, des dépôts de bus, des locaux associatifs, des annexes de mairies, des entreprises… Les émeutes organisées par certains jeunes en banlieue retentissent comme une gigantesque claque aux gouvernements successifs, mais aussi, à y regarder de plus prés, à la société française toute entière.

Quand l’ascenseur social est en panne, on prend l’escalier… Mais quand il ne débouche que sur des portes fermées, il ne faut pas s’étonner des réactions. Et surtout pas des réactions des jeunes qui disent « n’avoir rien à perdre ». Résignation, révolte, rejet des valeurs républicaines, instauration de zones de non droit et d’une économie parallèle, absentéisme scolaire régulier, absence d’une réelle autorité parentale, violences, non-respect des filles… Dans ce contexte, le sentiment d’appartenance à une communauté ou un groupe, et les dérives qui peuvent en découler, se renforcent souvent déconnectés de la société, des villes, parfois des autres quartiers.

Mais attention à l’amalgame, à une généralisation en trompe l’oeil. Ces réactions ne sont pas le lot de tous, loin de là. La majorité des jeunes veulent s’en sortir, même si cela est plus difficile lorsqu’on habite certaines cités. Le chômage, la crise du logement, les insuffisances du système éducatif, et les discriminations en particulier à l’embauche, sont exacerbés.

La CFDT a toujours lutté contre le développement de la précarité et de l’exclusion. Comme par un effet de loupe, ces derniers événements dévoilent, à ceux qui refusaient de les voir, les inégalités et les injustices qui règnent dans la société et les entreprises. Dans les banlieues, ces inégalités sont accentuées : le taux de chômage y est de 30% (quand il ne dépasse pas quelquefois les 50% !), les services publics disparaissent peu à peu des quartiers sensibles, comme la police de proximité, les associations y ont moins d’argent, etc. Le tragique échec des politiques depuis des dizaines d’années se traduit par une lente mais profonde dégradation, accompagnée d’un
« dialogue de sourds » et de multiples incompréhensions. Et ce, malgré des dizaines de plans d’urgence et milliards d’euros investis.

La seule et simple répression ne résorbera en rien les causes de cette situation. Ce n’est que lorsque les jeunes et les parents en difficultés retrouveront l’espoir, qu’ils auront une réelle chance de devenir des citoyens à part entière. Cela passe par l’accès à l’emploi, l’arrêt des discriminations, la lutte contre la pauvreté et l’exclusion, le renforcement des services publics et des associations, un dialogue construit avec les parents, le renforcement de l’éducation et de la formation tout au long de la vie. Loin des polémiques stériles, la mobilisation de tous est impérative (élus, acteurs associatifs, organisations syndicales et patronales, intellectuels) autour de grandes priorités d’action en faveur de projets concrets pour une réelle égalité des chances.

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