Plus de 2 000 personnes ont défilé dans les rues de Rennes le 21 janvier. Les trois quarts d’entre elles étaient des salariés de l’usine CF. Gomma chez qui le tribunal de Commerce venait d’autoriser la suppression de 328 emplois.
Rennes, ce 21 janvier. Plus de 2 000 personnes défilent dans les rues. Les trois quarts d’entre elles sont des salariés de l’usine CF. Gomma de La Barre Thomas. Le tribunal de Commerce vient en effet d’autoriser la suppression de 328 emplois sur le site. L’information ne sera pourtant donnée au comité d’entreprise que le 26 janvier.
L’établissement breton, qui a eu des difficultés à payer les salaires d’octobre dernier, est placé depuis le 1er décembre sous contrôle judiciaire. Il s’avère aujourd’hui que le groupe italien, auquel le constructeur automobile PSA avait en 2000 cédé l’usine, n’avait pas l’envergure, surtout financière, pour assurer son avenir. Aujourd’hui, avec l’annonce de ces suppressions d’emplois, un pas vient d’être franchi. Gageons que ceux faits par les salariés dans les rues de Rennes ce 21 janvier résonneront longtemps et empêcheront d’aller trop loin dans la casse qui s’annonce !
Depuis plusieurs années, la FCE-CFDT avait pourtant tiré le signal d’alarme. La section syndicale de l’entreprise, soutenue par le Syndicat Chimie Energie Bretagne, l’interprofessionnel et la fédération, a multiplié les interventions. Mais la direction n’a pas permis d’anticiper, et voilà les salariés confrontés aux licenciements dans la pire des conditions. La direction locale, elle, semblant obéir à des ordres supérieurs, s’est toujours tue ou, lorsqu’elle répondait, tenait un discours résolument optimiste. Un bel exemple de langue de bois ! Quant à la chambre patronale, le SNCP, contactée par la FCE, elle répondait que la question concernait davantage une association patronale de sous-traitants. Courage… fuyons ! en somme.
Pour la FCE, rechercher la vérité sur la situation exacte de l’entreprise, ne procède ni de la curiosité malsaine ni de la chasse aux sorcières. Il s’agit de faire un état des lieux précis afin que les mesures les plus appropriées pour l’avenir de l’emploi et des salariés soient prises. « Il faut maintenant connaître la vérité et régler les comptes ». C’est ce qu’ont dit salariés, adhérents et militants CFDT, lors de la manifestation. Et ce n’est là qu’un début…