Depuis 1960 avec une Premier ministre au Sri Lanka et 1974 avec une chef d’Etat en Argentine, seule une vingtaine de pays au monde a vu des femmes exercer les plus hautes responsabilités gouvernementales. En ce début de 21e siècle, après le Mozambique, l’Irlande, l’Allemagne, le Chili, le Libéria et la Finlande, ce mouvement va-t-il enfin s’amplifier ?
Plus près de nous, en France, les sondages et les médias portent une femme au premier plan des présidentiables de la gauche. Et l’UMP vient, elle aussi, de décider de présenter une candidate à la mairie de Paris. Alors, phénomène de mode ou évolution inéluctable ?
Au moment où les femmes accèdent en plus grand nombre à des postes de responsabilité au sein des entreprises, même si cela est encore timide, où le monde patronal a vu l’arrivée d’une femme à la présidence du Medef, le monde politique lui, pouvoir du pouvoir, semble se tenir à l’écart de ces évolutions. Au Parlement par exemple, les femmes ne représentent aujourd’hui que 12 % des parlementaires… Et plus d’un siècle et demi après la naissance du syndicalisme français, la CFDT reste encore la seule organisation représentative des salariés à avoir porté une femme à sa tête.
Face à ce décalage croissant ressenti par les citoyens vis-à-vis de ceux qui les gouvernent, le besoin de changement et de renouvellement des mœurs et des pratiques politiques se fait de plus en plus pressant. Il devient donc tout naturel de souhaiter une représentation politique plus conforme à la réalité de la société.
Mais allons-nous vraiment vers le temps des femmes ? Parler du « temps des femmes » supposerait qu’il succède au temps des hommes. Or la conception universelle que nous avons de la société, de la démocratie, du respect des hommes et des femmes, nous empêche de penser que cela serait un quelconque progrès. Souhaiter en revanche que soit venu le « moment des femmes » signifie autre chose : qu’elles tiennent enfin la place qui leur revient à parité dans la société, à tous les niveaux et dans tous les systèmes de représentation. Chaque année, en ce moment des femmes qui se veut autour de la Journée internationale des femmes, il plaît à la FCE-CFDT de le rappeler.
