Voilà maintenant un peu plus de 35 ans que le législateur s’est emparé de la situation des travailleuses et travailleurs handicapés. La première loi obligeant les entreprises de plus de 20 salariés à embaucher au moins 6% de personnes handicapées a été promulguée en 1987.
Depuis, plusieurs autres textes législatifs sont venus compléter ce principe de base dont le dernier, daté de septembre 2018, est venu étendre l’obligation d’emploi à l’ensemble des employeurs.
Malgré cela, le taux de chômage des personnes en situation de handicap reste deux fois plus important que pour le reste de la population. Plutôt que de développer une réelle politique d’emploi en faveur des travailleurs handicapés, de nombreuses entreprises préfèrent encore verser une contribution financière qui les dégage de cette obligation.
Dans le secteur privé, le code du Travail circonscrit le handicap au poste occupé par la personne. La perte de capacité physique ou intellectuelle n’est donc pas nécessairement prise en charge pour tout ce qui relève des domaines transverses, voire des interactions avec les collègues de travail.
Au-delà des obligations auxquelles doivent désormais se soumettre les employeurs, le handicap doit avant tout être une opportunité d’innover sur les pratiques managériales en entreprise. Il peut aussi être une véritable valeur ajoutée dès lors que le regard de l’entourage professionnel s’ouvre à de nouvelles perspectives.
Pour la FCE-CFDT, la question du handicap ne doit donc pas être considérée que sous l’aspect quantitatif ou financier. Dans la plupart des cas, les personnes atteintes de handicap compensent en développant de nouvelles aptitudes pour s’acclimater à leur environnement. Cette adaptation constitue ainsi une richesse pour le poste occupé et pour l’entreprise.
Du point de vue syndical, ce sujet ne doit pas être isolé, mais transverse avec les autres revendications portées par la FCE-CFDT. Au-delà du refus des discriminations et du nécessaire soutien individuel à apporter aux personnes concernées, le handicap doit constituer une préoccupation dans chacune des négociations dans laquelle nous nous engageons. Salaires, conditions de travail, classification, GEPP sont autant de sujets dans lesquels nous devons systématiquement embarquer cette thématique.
Soucieuse de faire vivre ses valeurs de solidarité, d’égalité et d’émancipation, la FCE-CFDT encourage les équipes syndicales à s’emparer du sujet du handicap dans l’ensemble des instances auxquelles elles participent afin de changer le regard des acteurs de l’entreprise et d’enfin le considérer comme une richesse plutôt que comme une contrainte…