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2è édition des Assises CFDT de la Pharmacie…? des débats de qualité

CFDT Magazine Chimie Energie : Alors Serge, des assises pour quoi faire ? Serge Doucet : Nous avions organisé la première édition en 1999. Sept ans après, il nous a semblé opportun de faire le point sur ce secteur en évolution profonde et permanente.

CFDT Magazine Chimie Energie : Alors Serge, des assises pour quoi faire ?
Serge Doucet : Nous avions organisé la première édition en 1999. Sept ans après, il nous a semblé opportun de faire le point sur ce secteur en évolution profonde et permanente. Et ce, afin de faire avancer notre réflexion collective sur la politique du médicament et ses incidences sociales.

Peux-tu nous expliquer comment cette manifestation importante a été organisée ?
S.D. : Réunir les militants CFDT de la deuxième branche de notre fédération se devait d’être un outil de développement pour notre organisation. C’est pourquoi le bureau national de la branche avait associé à ce projet l’ensemble des syndicats Chimie Energie, afin de rapprocher les militants de leur syndicat. Quant au contenu de ces assises, nous avions structuré la réflexion autour de trois approches :
le constat, le dialogue social et l’emploi, l’avenir du médicament et son financement. Ces trois axes ont fait l’objet d’un travail en ateliers par les 120 militants présents, dès le premier jour des assises. Le lendemain, le 15, nous avons réuni autour de trois tables rondes, des intervenants issus des instances patronales, des autorités de santé, d’organismes paritaires et des responsables de la fédération, afin d’éclairer ces problématiques de manière contradictoire et débattre avec les participants.

Une première table ronde sur l’état à ce jour de la pharmacie, donc ?
S.D. : Effectivement, le premier débat a permis d’établir un diagnostic de cette activité qui pèse quand même au niveau mondial 500 milliards d’euros. Et 33 milliards d’euros en France, dont 70 % sont à la charge de l’Assurance maladie. Les intervenants ont pointé les évolutions en cours : l’épuisement du modèle blockbuster de masse, les conséquences d’une nouvelle géographie de la croissance, l’enjeu de la rémunération de l’innovation, la montée en puissance des médicaments génériques, le développement des biotechnologies, les remises en cause des stratégies de recherche. Il en est ressorti que la répartition pharmaceutique, secteur soumis d’une part à des missions de service public, d’autre part aux exigences des industriels et des pharmaciens d’officine, se devait de prendre la mesure de la dimension européenne. Les enjeux en termes d’emploi et d’expertise technologique et industrielle de l’activité de façonnage, ont été précisés. La FCE-CFDT a questionné les intervenants sur l’emploi, trop souvent considéré comme variable d’ajustement, et sur l’externalisation de pans entiers du secteur, y compris en termes conventionnels.

Le dialogue social, l’évolution des métiers doivent être une nécessité dans une activité qui connaît de tels bouleversements ?
S.D. : La deuxième table ronde, « Bilan social et évolution des métiers », a permis en effet de dégager des lignes de force. Une militante de la fédération, porteuse des questions issues du travail en ateliers des militants de la branche réunis la veille, a planté le décor. Des questionnements forts sur l’application des nouveaux dispositifs de formation professionnelle et les dérives constatées, sur les conséquences des restructurations dans les groupes internationaux et l’insuffisance d’anticipation, sur l’externalisation croissante et la crainte de voir apparaître les « équipementiers » du médicament. Les intervenants du Leem (N.D.L.R. la chambre patronale des entreprises du médicament), de C2P (N.D.L.R. l’organisme paritaire collecteur agréé des fonds de formation des branches Chimie, Pétrole et Pharmacie) ont fait la revue des nouveaux outils mis en place et dressé un premier bilan de leur utilisation. Le directeur des Relations sociales d’un groupe leader de l’industrie a, lui, apporté sa vision des problématiques d’une fusion et a souligné l’importance de définir au départ un objectif clair et une méthode respectueuse des différences de culture.

Dans une période où le trou de la Sécu fait régulièrement débat, une industrie du médicament qui dégage des profits considérables, ça pose question, non ?
S.D. : Cette interrogation a été au cœur du débat de la troisième table ronde, « Avenir et financement du médicament ». Elle a réuni dans un débat prospectif et autant le dire, sans concession, le président du Leem, le PDG de Sanofi Aventis France, le président du CEPS (N.D.L.R. le Comité économique des Produits de santé), et Gaby Bonnand de la Commission exécutive de la CFDT en charge du dossier de l’Assurance maladie. Le débat a mis en évidence la difficulté d’aboutir au compromis équilibré permettant d’assurer la pérennité du système. L’égalité d’accès aux soins de l’ensemble de la population, l’équilibre financier du système collectif, l’importance stratégique de disposer d’une industrie pharmaceutique en Europe, les conditions stables et transparentes permettant aux entreprises d’atteindre un équilibre économique satisfaisant, l’irruption des associations de malades et des acteurs de la société civile, la légitimité des acteurs à négocier et faire les choix nécessaires, etc.

Quel bilan tires-tu de ces assises ?
S.D. : La FCE-CFDT se félicite d’avoir réuni plus de 200 participants autour de débats de cette qualité. D’ailleurs, elle s’appuiera sur ces travaux pour faire progresser une politique du médicament soucieuse de la santé de tous, une politique industrielle répondant aux moyens et aux opportunités à fournir à la recherche pharmaceutique, une politique investissant dans l’emploi. Ces assises lui ont aussi permis de rappeler son exigence d’être un acteur incontournable et écouté dans les entreprises, aux niveaux national et européen. Concertation, anticipation et responsabilisation de tous les acteurs, devraient nous mettre sur le chemin d’une meilleure gouvernance.

Alors, à quand une troisième édition des Assises ?
S.D. : Les participants y pensent déjà, c’est vrai, mais pas dans sept ans. Sept ans, c’est trop long. Je laisse, en tous cas, cette décision aux nouveaux responsables de la branche fédérale, Jean-Marie Villoing et François Leborgne, respectivement secrétaire et délégué fédéraux. En ce qui me concerne, je vais voguer vers de nouvelles aventures dans le cadre d’une cessation d’activité toute proche…

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