Parmi les événements qui ont jalonné l’année 2006, trois retiendront notre attention : le Contrat première embauche (CPE), le projet de loi de modernisation sociale, et la démarche commune de la CFDT et de la CGT sur la représentativité syndicale.
En voulant imposer le CPE, le Premier ministre a réussi à mobiliser l’ensemble des étudiants. Mobilisation dont la Confédération Etudiante (Cé) aura été le moteur. Toutes les organisations syndicales ont elles aussi combattu ce projet dont personne ne voulait. Il faisait de la précarisation un mode de gestion de la jeunesse et aurait fragilisé, de fait, toute négociation sur la sécurisation du parcours professionnel ou sur le contrat de travail.
Le rapport de force ainsi créé, a contraint le Président de la République à intervenir en octobre dernier devant le Comité économique et social. Il a tiré un enseignement du CPE et de la mobilisation du corps social, en annonçant une loi sur la modernisation sociale. Elle est actuellement en débat au Parlement.
La CFDT et la CGT considèrent ce projet de loi comme une étape majeure. Dès lors, les organisations syndicales seraient consultées avant tout projet de réforme sur les relations individuelles et collectives du travail, sur l’emploi et la formation professionnelle. La CFDT et la CGT proposent aussi d’aller plus loin, en modifiant la représentativité des organisations syndicales. Elle ne serait plus fondée sur l’Arrêté de 1966, mais sur le vote des salariés dans l’entreprise. Certes, l’amendement déposé à la demande conjointe de la CFDT et de la CGT (grande première) ne sera pas intégré, mais les bases du débat seront au moins posées pour 2007.
Les conditions du renforcement du dialogue social semblent être réunies. La responsabilité des différents acteurs est clarifiée. Toutefois, il reste à vérifier que le Medef assume ses responsabilités de partenaire social, et cesse sa politique de lobbying auprès du gouvernement et des parlementaires. Les prochaines élections présidentielles doivent être l’occasion de prolonger le débat sur ces questions.
Et si le renouveau de la démocratie sociale préfigurait des années de re-syndicalisation ? C’est tout le bien que l’on souhaite au syndicalisme français. Et ne doutons pas que toute la CFDT saura en tirer le meilleur bénéfice. Mais avant de se lancer dans cette aventure… passons de bonnes fêtes de fin d’année !