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Baccarat, un tournant décisif

Le 9 janvier dernier, lors de l’assemblée générale de Baccarat, les actionnaires historiques, à savoir les Fondations Cognacq-Jay et Chambrun détentrices de 34,1 % des parts, ont usé de leur minorité de blocage pour repousser l’augmentation du capital de 40 M euros envisagée par le fonds américain Starwood.

Le 9 janvier dernier, lors de l’assemblée générale de Baccarat, les actionnaires historiques, à savoir les Fondations Cognacq-Jay et Chambrun détentrices de 34,1 % des parts, ont usé de leur minorité de blocage pour repousser l’augmentation du capital de 40 M? envisagée par le fonds américain Starwood.
Ce fonds qui, il y a un an, reprenait Baccarat au groupe Taittinger, détient aujourd’hui 51 % des parts. L’objectif de Starwood est de sortir du strict domaine du cristal pour développer un univers de produits connexes dans les accessoires de luxe et la décoration, et d’ouvrir à l’étranger une trentaine de magasins et quatre maisons Baccarat sur le modèle parisien. La cristallerie, hier industrielle, se met déjà, aujourd’hui, en vitrine dans ses propres boutiques. Il n’y en a pas moins de 46 dans le monde entier.

Au milieu des années 90, Baccarat s’est réorienté dans la joaillerie qui représente son principal gisement de croissance et de rentabilité : plus de 20 % de son chiffre d’affaires. Cette réorientation s’est accompagnée alors de la refonte des gammes de produits de toutes les activités. 800 références ont été ainsi abandonnées.

Maintenant, si la stratégie de Starwood était basée sur le seul renom de la marque Baccarat, sur la seule logique financière, par exemple racheter des hôtels (afin de mieux revendre plus tard l’entreprise), si elle s’accompagnait de la perte du savoir-faire (l’entreprise compte aujourd’hui 22 meilleurs ouvriers de France), de la disparition plus ou moins lente du cœur de métier de la cristallerie, entrainant un recours accru à la sous-traitance réduisant les techniques de fabrication actuelles, alors la FCE-CFDT ne pourrait qu’émettre un avis défavorable à cette stratégie.

Le secteur de la cristallerie est déjà durement touché en Lorraine. Daum, notamment, a déjà abandonné la fabrication du cristal, cédé la marque Sèvres et préféré la pâte de verre. Pour la FCE, il est inconcevable de laisser disparaître du patrimoine culturel français un semi-artisanat vieux de cinq siècles. Une fois encore, elle préconise qu’au-delà des nouveaux choix stratégiques que peuvent faire les entreprises, les pouvoirs publics et les collectivités locales promeuvent l’intégration industrielle de cette activité comme facteur de développement et d’aménagement du territoire.

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