Les 22 avril et 6 mai, les électeurs s’exprimeront au suffrage universel pour désigner le, ou la future présidente de la République. C’est un moment important de la vie démocratique de notre pays. Car jusqu’à l’avènement de la IIIe République à la fin du 19e siècle, le suffrage fut censitaire, et donc réservé aux citoyens les plus riches. Les femmes, elles, n’ont acquis ce droit qu’en 1944 ! Il est donc important que chaque citoyen mesure bien ces évolutions.
Dans de nombreux pays dirigés par un parti unique, une dictature militaire ou religieuse, le droit de vote est confisqué ou dévoyé. Le plus grand pays de la planète, la Chine et ses 1,3 milliards d’habitants, a elle encore un régime de parti unique, sans respect des droits et des libertés fondamentaux.
Sachons donc mesurer les progrès accomplis en Europe depuis l’Après-guerre et la chute du Communisme en 1989. Tous les pays de l’Union européenne sont aujourd’hui dotés de régimes démocratiques. Au moment où beaucoup de nos concitoyens s’interrogent sur l’avenir de l’Europe, il est important de se rappeler de cet acquis fondamental.
En France, l’élection prochaine est déterminante pour les choix à faire dans les cinq années à venir. La forte augmentation du nombre d’inscrits sur les listes électorales témoigne d’ailleurs de l’intérêt des électeurs pour cette échéance, et de leur volonté de peser sur ces choix. Et c’est une bonne chose ! Nous ne pouvons que nous réjouir de la vitalité du débat démocratique.
La CFDT a interpellé les principaux candidats sur leur programme, à partir de ses propres propositions. Va-t-on évoluer vers une société du « chacun pour soi » ou au contraire, préserver les solidarités essentielles comme notre système de protection sociale ? Comment faire reculer significativement le chômage et la précarité ? Comment faire progresser le pouvoir d’achat, notamment celui des bas et des moyens salaires ? Comment mettre en place une véritable sécurisation des parcours professionnels ? Comment relancer l’Europe et lui donner une dimension sociale plus forte, sachant que la France en aura la présidence en 2009 ? Comment bâtir des institutions plus démocratiques ? Telles sont quelques-unes des questions clés de cette campagne que la CFDT a mises au cœur du débat.
Fidèle à sa position depuis plus de vingt ans, la CFDT ne donnera pas de consigne de vote. Mais cette position ne veut pas dire que la CFDT soit indifférente. Ainsi rejette-t-elle le Front national, parti raciste et dangereux pour la démocratie. C’était le sens de son appel à voter contre Jean-Marie Le Pen en 2002. La CFDT veut éclairer les salariés à partir de ses choix. Elle ne peut que les inciter à s’exprimer massivement. Le vote est un droit conquis avec l’avènement de la République. Il faut donc s’en saisir !