Le 24 mai dernier, soit près de deux ans après l’annonce du rachat des Laboratoires Fournier par le groupe Solvay, le collectif CFDT de Solvay Fournier Pharma faisait le point sur la réorganisation menée par la direction et définissait la stratégie à appliquer pour l’avenir.
Un lourd bilan pour l’emploi. Plusieurs centaines de postes ont été supprimés dans la Visite médicale, les fonctions de siège et la R&D. Grâce à la ténacité sans faille des représentants du personnel, les mesures d’accompagnement négociées ont cependant permis de gagner du temps et des moyens, pour que les salariés aient une solution pérenne en interne ou en externe, y compris des mesures d’âge.

Mais un bilan qui est loin d’être définitif. L’activité de fabrication pharmaceutique n’est pas encore passée à la moulinette des consultants en réorganisation missionnés par l’entreprise. En France, cela concerne deux sites : Châtillon-sur-Chalaro nne et ses 310 salariés, et Fontaine-lès-Dijon et ses 250 salariés. Qui plus est, la filiale de production chimique Synkem est aujourd’hui en vente. C’est encore ici 120 emplois du site de Chenôve qui seront sortis du périmètre.

C’est donc là que le bât blesse. La direction n’a jamais annoncé de manière globale l’organisation finale qu’elle visait, ni sa méthode pour y parvenir. De cette manière, les représentants du personnel ont dû gérer, plan après plan, les annonces successives de réorganisation. Quand la direction ne s’ingéniait pas à faire jouer les établissements, les activités, et les sociétés d’origine, les uns contre les autres…

L’accord sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, longuement négocié dans ce climat tendu, devrait au moins donner aux équipes syndicales des outils pour anticiper les évolutions, à condition bien sûr que la direction soit transparente sur sa stratégie.