Du 21 au 24 mai s’est tenu à Séville le 11e congrès de la Confédération européenne des syndicats (CES). Mot d’ordre du congrès : « A l’offensive ! ». Quatre jours durant, 700 délégués ont débattu pour dégager les priorités de la CES pour les années à venir : hausse des salaires, développement de l’emploi non précaire, fléxicurité protégeant les salariés, et Charte européenne des droits fondamentaux. Des priorités qui seront mises en œuvre par une équipe entièrement reconduite avec à sa tête John Monks, secrétaire général. Seule la présidence de l’organisation change, puisque Candido Mendez de l’UGT espagnole passe le flambeau à l’actuelle patronne de LO-Suède, Wanja Lundby-Wedin, qui devient ainsi la première femme à prendre la tête d’une organisation syndicale internationale.
Le deuxième jour du congrès, les délégués ont adopté à l’unanimité une première résolution destinée à soutenir les 1 600 travailleurs du site de Delphi de Puerto Real qui devraient perdre leur emploi suite à la fermeture de l’usine. Un soutien renforcé par celui annoncé pendant le congrès de José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, et de José Luis Zapatero, chef du gouvernement espagnol.
Les syndicats européens ont aussi condamné tout changement du Traité européen qui viserait à réduire ou supprimer la Charte européenne des droits fondamentaux. Ainsi ont-ils adopté une seconde résolution pour que cette charte, adoptée en 2000, soit incluse en tant que partie juridique contraignante dans le traité. Une offensive qui devrait se concrétiser par une manifestation à Bruxelles, à l’occasion du Sommet des chefs de gouvernement les 21 et 22 juin prochains.
Pour sa part, l’intervention de François Chérèque a porté notamment sur la nécessité d’avoir à la fois une Europe politique, qui est de la responsabilité première de nos gouvernants, et une Europe sociale construite par le dialogue social national et transnational.
Enfin, le dernier jour du congrès, les délégués ont adopté à l’unanimité un manifeste qui prévoit de passer à l’offensive sur cinq grands fronts dans les quatre années à venir : pour un marché du travail européen renforcé et sécurisé ; pour du dialogue social, des négociations collectives et la participation des travailleurs ; pour une gouvernance économique, sociale et environnementale européenne plus efficace ; pour une Union européenne plus forte ; pour des syndicats plus forts et une CES plus forte.