Chaque 8 mars, la Journée internationale des droits des femmes nous rappelle les combats menés pour obtenir l’égalité avec les hommes et nous invite à réfléchir aux nombreux défis encore à relever. Parmi ces avancées essentielles, le droit de vote des femmes françaises occupe une place majeure. Bien que ce droit semble aujourd’hui incontestable, il a été obtenu au terme d’une lutte acharnée.
Supprimé en 1791 après la Révolution, le droit de vote des femmes en France ne fut rétabli qu’après plus de 150 ans d’attente. Ce n’est que le 29 avril 1945, il y a à peine 80 ans, que les Françaises ont pu, pour la première fois, exercer leur droit de vote lors des élections municipales et se porter candidates, grâce à l’Ordonnance du Général de Gaulle d’avril 1944. Un retard considérable par rapport à d’autres pays, mais un tournant majeur pour notre démocratie. Refuser ce droit aux femmes revenait à nier leur citoyenneté, les confiner à la sphère domestique et les exclure des décisions qui façonnent la société.
Derrière cette avancée, des décennies de mobilisation. Olympe de Gouges, Hubertine Auclert, Louise Weiss et tant d’autres figures ont mené un combat de longue haleine face aux résistances tenaces d’une société patriarcale. Elles ont brisé les arguments rétrogrades qui les jugeaient incompétentes et manipulables. Le droit de vote des femmes a renforcé leur rôle dans la société en leur permettant d’influencer les décisions politiques, de faire progresser les lois en faveur de l’égalité et de contribuer à des avancées dans le monde du travail, comme la lutte pour l’égalité salariale et l’accès aux postes à responsabilités.
Malgré les progrès réalisés, des inégalités demeurent, notamment au sein des entreprises. En dépit des lois et de l’index « Egalité professionnelle » instauré pour réduire ces écarts, il manque une réelle volonté politique et patronale pour rendre ces mesures effectives.
Pour la FCE-CFDT, ce 8 mars doit être l’occasion partout en France de réaffirmer nos revendications notamment sur l’égalité salariale et professionnelle, la transposition de la directive européenne pour la transparence salariale, la révision en profondeur de l’index « Egalité professionnelle », ou encore l’abrogation de l’âge légal de départ en retraite à 64 ans qui impacte principalement les femmes.
Au-delà de la commémoration, faisons de cette journée un levier pour amplifier les combats en faveur des droits des femmes dans tous les espaces de la vie sociale et professionnelle. Car une véritable démocratie ne se mesure pas seulement au droit de voter, mais à la capacité de chacune et chacun à faire entendre sa voix et à accéder aux mêmes droits.