Dans la course à l’innovation à l’innovation technique, les Etats-Unis caracolent en tête tandis que l’Union Européenne en néglige trop l’importance stratégique en ne consacrant pas suffisamment d’investissement dans la Recherche et le Développement (R&D). Les écarts continuent de se creuser : au Nord, la « Vieille Europe » se traîne de plus en plus loin derrière les Etats-Unis et le Japon, tandis qu’émergent l’Inde et la Chine. L’Europe espère certes combler son retard et atteindre 3 % de son produit intérieur brut (PIB) à l’horizon 2010, mais malgré ses bonnes résolutions, elle n’en prend pas encore le chemin. Quant à la Chine, même si elle reste pour l’instant un acteur de taille modeste sur ce terrain, elle a déjà quasiment doublé en quinze ans la part de son PIB consacrée à la R&D.
La R&D est un des ressorts principaux de la croissance. Cependant, les dépenses en recherche et développement, qui avaient globalement augmenté sans discontinuer dans tous les pays développés se sont sensiblement réduites depuis le ralentissement de l’économie.
Le monde est plus que jamais engagé dans une course à l’innovation technique. A l’heure où la souris fête ses quarante ans et où l’I-pod est dans toutes les mains, nous mesurons le chemin parcouru par les innovations technologiques. Elles offrent de multiples perspectives tant en termes de qualité d’emploi, de formation tout au long de la vie, de communication, d’échanges commerciaux. Elles peuvent être aussi au service de meilleures conditions de travail et d’une meilleure protection des salariés.
La Commission Européenne a fait de la créativité et de l’innovation le thème majeur pour l’année 2009 pour des raisons sociales et économiques. Ceci afin que l’Europe soit en mesure de répondre efficacement aux défis et aux perspectives de la mondialisation. Il est donc grand temps, pour les Etats de l’Union, de mettre en œuvre la Stratégie de Lisbonne et de considérer à nouveau les investissements à consentir pour dynamiser la relance de politiques industrielles tournées vers les hautes technologies.
Et nous devons combattre les logiques qui laissent la rentabilité financière prendre le pas sur la relance de la compétitivité et de l’emploi. Cela passe surtout par la recherche et le développement. Cela demande à repenser et à revoir la politique des brevets pour favoriser le développement des innovations sans pour autant condamner l’innovation et l’accès des pays émergents aux fruits de la recherche.
