Importé en France en 1890, le 1er Mai symbolise la lutte des travailleurs pour améliorer leurs droits et leurs conditions de travail. Ce 1er mai 2023 trouvera un écho particulier chez des millions de travailleurs dont un très grand nombre éprouve des sentiments d’amertume, d’injustice ou de colère après la validation partielle par le Conseil constitutionnel de la réforme des retraites avec le recul de l’âge légal de la retraite de 62 à 64 ans et le rejet du référendum d’initiative partagée (RIP).
Après plus de 12 journées de mobilisations réunissant à plusieurs reprises plus d’un million de salariés, un record sans précédent depuis plusieurs décennies, et une opposition massive de près de 8 français sur 10 à cette réforme, le président Macron justifie son application par le respect de son programme de campagne et fait fi avec arrogance des conditions dans lesquelles il a été élu par deux fois face au danger de voir arriver l’extrême droite au pouvoir, oubliant ses propres mots du 24 avril 2022 « Nombre de nos compatriotes ont voté ce jour pour moi, non pour soutenir les idées que je porte, mais pour faire barrage à celles de l’extrême droite. J’ai conscience que ce vote m’oblige pour les années à venir. Je suis dépositaire de leur sens du devoir, de leur attachement à la République et du respect des différences qui se sont exprimés ces dernières semaines. »
Après avoir fait le choix d’un passage en force pour appliquer sa loi par l’article 49.3 de la Constitution faute de majorité à l’Assemblée Nationale, le président refuse, avec mépris pour tous les français qui se sont mobilisés pendant 3 mois et par manque de courage politique, la possibilité offerte par l’article 10 de la constitution de repasser au vote de l’Assemblée Nationale.
Pour la FCE-CFDT, la validation partielle par le Conseil constitutionnel ne peut être remise en cause et s’impose de facto à tous. Pour autant, cette loi reste profondément injuste et ne répond pas aux enjeux sociaux. Malgré la demande de l’intersyndicale de ne pas le faire, le président de la République s’est empressé de promulguer et de faire publier la loi. Avec cette décision, il accentue la crise démocratique dans une France déjà fracturée et prend la responsabilité de voir la colère des français se reporter, dans les urnes, vers le vote d’extrême droite.
Sans attendre l’examen par le Conseil constitutionnel de la 2e demande de RIP, La FCE-CFDT appelle tous ses adhérents et militants, les salariés des entreprises de ses champs professionnels à se mobiliser massivement pour une grande journée de mobilisation unitaire et populaire le 1er Mai contre ce mépris et pour défendre nos valeurs de justice et de solidarité.